La fille de la chef de file de l'opposition ukrainienne Ioulia Timochenko juge que la vie de sa mère est en danger depuis que le président Victor Ianoukovitch a "franchi la ligne rouge" en rejetant toute forme de compromis pour la libérer de prison.
Dans une interview, Yevgenia Timochenko, 31 ans, a appelé les pays occidentaux à réfléchir à la mise en place de sanctions contre des proches de Ianoukovitch, comme des interdictions de visa, afin de l'empêcher d'isoler toujours un peu plus l'Ukraine du reste de l'Europe.
L'ancien Premier ministre et ennemie jurée de Victor Ianoukovitch purge à 51 ans une peine de sept ans pour abus de pouvoir, à l'issue d'un procès qualifié de politique par les Etats-Unis et l'Union européenne. Malgré la pression des pays européens pour obtenir sa libération, de nouveaux chefs d'accusation ont été exposés et Ioulia Timochenko a été transférée de sa prison de Kiev jusqu'à un camp d'emprisonnement éloigné, à 500 km à l'est.
"(La situation) est aujourd'hui imprévisible (...) Ils ont franchi la ligne rouge et la vie de ma mère est maintenant en danger", a déclaré dans un anglais courant Yevgenia Timochenko, au siège du parti de sa mère, à Kiev.
"Le régime fait tout ce qu'il peut pour lui briser le moral, pour la casser psychologiquement". Depuis que sa mère a été transférée à Kharkiv, Yevgenia Timochenko effectue six heures de trajet deux fois par semaine pour lui rendre visite.
Selon elle, sa mère souffre d'un mal de dos récurrent et ne peut pas se lever sans aide depuis début novembre. Sa famille se plaint en outre de l'étroite vidéosurveillance à laquelle elle est soumise et d'une lumière allumée en permanence.