La taxe sur les bonus "est légitime" pour Lagarde

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Après l’Angleterre puis la France, l’Allemagne songe aussi à taxer les primes versées par les banques aux traders en 2009.

La taxation financière des bonus se propage en Europe. Après l’annonce mercredi par le premier ministre britannique de taxer les bonus des traders pour l’exercice 2009 à hauteur de 50%, la France a emboîté le pas jeudi.

Le président français Nicolas Sarkozy et le premier ministre britannique Gordon Brown ont justifié vendredi à Bruxelles leur décision de taxer les bonus bancaires versés en 2009 et ont assuré que d'autres pays suivraient bientôt leur exemple."Nous attendons que les autres fassent de même parce que nous sommes dans un monde mondialisé et, par conséquent, nous avons décidé de montrer le chemin ensemble", a souligné le chef de l’Etat.

Cette taxe exceptionnelle sur les bonus s’appuie, selon Gordon Brown et Nicolas Sarkozy, sur le fait que les Etats ont aidé les banques en 2009. Une démonstration soutenue par la ministre de l’Economie Christine Lagarde qui a réaffirmé vendredi que cette taxe "était légitime après les aides versées au secteur financier durant la crise, en France comme dans d'autres pays". Elle fera donc l'objet d'une loi de finances rectificative au début d'année".

"Cette taxe n’a pas sa pleine cohérence", a affirmé pour sa part le directeur général du Crédit Agricole, vendredi sur Europe 1. Selon lui, si les banques françaises ont bénéficié d'une aide de l'Etat au plus fort de la crise "elles ont aussi payé en contrepartie 2,3 milliards d'euros en intérêt". Par conséquent, "nous ne devons rien", a-t-il conclu.

Enfin, cette imposition exceptionnelle séduit aussi l’Allemagne. La chancelière a qualifié jeudi d'"idée très charmante" la proposition franco-britannique. Le gouvernement prévoit d'ailleurs, au printemps 2010, d'amender la loi sur le contrôle du secteur du crédit et des assurances et le ministre des Finances a confirmé son intention de légiférer sur ce sujet.