La surpopulation carcérale, une forme de torture (ONU)

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avec AFP

La surpopulation dans les prisons s'apparente à une forme de mauvais traitement, voire de "torture", a estimé mardi le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Juan Mendez. "Le recours excessif à l'emprisonnement est une des principales raisons de la surpopulation carcérale, qui débouche sur des conditions s'apparentant à des mauvais traitements, ou même une forme de torture", a-t-il affirmé en présentant son dernier rapport devant l'Assemblée générale de l'ONU.

"La population carcérale augmente sur les cinq continents", a-t-il noté en rappelant qu'elle atteint aujourd'hui environ 10 millions de personnes . "C'est un fardeau financier très lourd pour les Etats (...) avec un impact négatif sur les conditions de détention".

M. Mendez a plaidé pour une révision des règles internationales minimales fixées par l'ONU pour le traitement des détenus, qui datent de plus d'un demi-siècle. Ces règles, a-t-il dit, "sont obsolètes dans certains domaines", voire contredisent des textes sur les droits de l'homme. Ainsi, a-t-il relevé, ces règles ne prévoient pas spécifiquement "l'interdiction absolue de la torture et d'autres formes de mauvais traitements".

Il a aussi estimé que les règles devraient être révisées de façon à "réglementer l'utilisation de la détention à l'isolement" et à interdire totalement cette forme de détention pour les mineurs, les handicapés mentaux et les femmes enceintes. L'application des règles devrait aussi être "étendue à tous les lieux de privation de liberté", dont les hôpitaux psychiatriques et les commissariats de police.