La rumeur qui fait trembler Rome

Un séisme gigantesque pourrait-il anéantir la capitale italienne?
Un séisme gigantesque pourrait-il anéantir la capitale italienne? © REUTERS
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Samira Hamiche
A en croire une vieille prédiction, un séisme gigantesque détruirait Rome le 11 mai 2011.

 

Et si Rome succombait à des secousses dévastatrices ? C’est sur la base d’un scénario catastrophe établi il y a plus de trente ans que certains habitants de la ville de Romulus et Rémus redoutent un séisme apocalyptique.

 

Selon les prédictions de Raffaele Bendandi, un homme mort en 1979 à l’âge de 86 ans et qui s’était improvisé sismologue, Rome devrait être frappée le 11 mai 2011 par un tremblement de terre d’une intensité telle qu’il ferait disparaître la capitale italienne.

 

Facebook sature de groupes alarmistes

 

Déjà, nombre de Romains ont cédé à la psychose, en posant une journée de congé, voire en s’exilant à la campagne le temps de calmer leur anxiété. Sur Facebook, près d’une centaine de groupes dédiés ont été créés, sur les murs desquels les internautes livrent leurs inquiétudes.

 

Certains Romains originaires de la campagne italienne invitent d’autres internautes à aller se réfugier dans des fermes réaménagées en bunkers. D’autres groupes font davantage dans la dérision et proposent par exemple d’organiser des "pique-nique anti-séisme".

 

L’Etat lui aussi inquiet

 

Face au phénomène, qui s’explique notamment par le traumatisme laissé par le séisme de l’Aquila en 2009, qui avait coûté la vie à 300 personnes, les autorités tentent d’apaiser les craintes en développant un programme didactique.

 

Ainsi, la RAI diffuse des émissions spéciales, où elle fait intervenir des scientifiques. L'agence de protection civile a rappelé de son côté qu'aucun séisme ne pouvait être prédit à l'avance.

 

Bendandi, en manque de crédibilité

 

Malgré tout, confie à Europe 1 le journaliste au Corriere Della Sera Bruno Bartoloni, Raffaele Bendandi n’a pas le charisme et la réputation de Nostradamus, et ses prédictions sont bien loin d’être prises pour argent comptant par ses "pairs", même si deux d’entre elles se sont révélées exactes, mais à quelques jours près (le séisme des Marches en 1924 et du Frioul en 1976).

 

Raffaele Bendandi, martèle-t-il, "n’était pas un savant", mais "quelqu’un qui est arrivé à la conclusion que les tremblements de terre dépendaient des étoiles". Et d’ironiser : "beaucoup de Romains font plus confiance au Saint-Père !".