La fusée de la Corée du Nord est fin prête

Le lancement doit coïncider avec les célébrations du 100e anniversaire de la naissance de Kim Il-sung.
Le lancement doit coïncider avec les célébrations du 100e anniversaire de la naissance de Kim Il-sung. © Reuters
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avec agences
La fin de l'assemblage a déclenché une levée de boucliers de la communauté internationale.

La Corée du Nord continue à défier la communauté internationale. Le satellite qu'elle compte lancer entre le 12 et le 16 avril doit être installé dans la journée sur la fusée déjà en position. Le lancement doit coïncider avec les célébrations du 100e anniversaire de la naissance de Kim Il-sung, fondateur de la dynastie communiste en place, mort en 1994.

"Nous prévoyons d'achever l'assemblage (de la fusée) aujourd'hui", a déclaré Ryu Kum-Chol, un des responsables du comité d'Etat de la technologie spatiale, lors d'une conférence de presse.

Etats-Unis : "une grave provocation"

Le lancement imminent a déclenché un concert de protestations internationales.  Les Etats-Unis et leurs alliés sud-coréens et japonais ont accusé la Corée du Nord de préparer un essai de missile balistique déguisé. Le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, a jugé que ce tir de fusée constituerait une "grave provocation". Mardi, la Russie, pourtant proche du régime nord-coréen, a également condamné ce projet qui témoigne, selon Moscou, d'un "mépris" pour les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.

La Chine, seule alliée de Pyongyang, a appelé pour sa part "les parties concernées" à faire preuve de "retenue", après avoir été exhortée par les Etats-Unis à faire pression sur son voisin. "Nous appelons les parties concernées à rester calme et à éviter l'escalade des tensions dans la péninsule coréenne", a déclaré le porte-parole de la diplomatie chinoise, Liu Weimin.

La Corée du Sud, toujours techniquement en guerre avec le Nord depuis l'armistice de 1953, a, quant à elle, prévenu que cette initiative unilatérale "renforcerait l'isolement" de Pyongyang. A Séoul, des responsables de la sécurité s'appuyant sur des images satellite sont convaincus que la Corée du Nord prépare un troisième essai nucléaire après ceux de 2006 et 2009. 

Avoir un satellite : "un doit universel"

La Corée du Nord a rejeté d'un revers de main les résolutions de l'ONU condamnant son pays. "Nous n'avons pas reconnu ces résolutions qui violent notre souveraineté. Le droit d'avoir un satellite est un droit universel de chaque nation sur cette planète" a précisé Ryu Kum-Chol, directeur-adjoint de la Direction pour le développement de l'espace au sein du Comité. "Le poids de notre satellite est de 100 kilos. Si c'était une arme, une charge de 100 kilos ne produirait pas beaucoup d'effet", a-t-il ajouté

La fusée doit s'élancer du nouveau pas de tir de Sohae, dans le nord-ouest du pays. L'engin est censé prendre une trajectoire plein sud, perdre son premier étage dans la mer Jaune qui sépare la Chine de la Corée du Sud, puis se diriger vers les Philippines, où le deuxième étage de la fusée doit être largué au-dessus des eaux proches de l'archipel.

Les images de la fusée (Sky News) :

Le Japon, dont le nord du territoire avait été survolé par la fusée spatiale tirée par les Nord-Coréens le 5 avril 2009, a averti qu'il détruirait Unha-3 si celle-ci entrait dans son espace aérien. Les compagnies aériennes ont d'ores et déjà modifié leurs plans de vol pour éviter la trajectoire de la fusée. Unha-3, qui peut emporter une charge d'une tonne, dispose d'une portée théorique de 6.700 km. Seuls 5.000 km séparent la Corée du Nord de l'Alaska, l'état américain le plus proche.