La condamnation d'Aung San Suu Kyi confirmée

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En rejetant l'appel de l'opposante, la justice birmane l'écarte du paysage politique pour les élections prévues en 2010.

Aung San Suu Kyi reste assignée à résidence. L’opposante birmane, qui a passé quatorze des vingt dernières années en détention, contestait sa condamnation, en août, à dix-huit mois d'assignation à résidence supplémentaires. Son appel a été rejeté vendredi par la justice birmane.

Conséquence directe de cette décision, la chef de file de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) restera confinée dans sa maison de Rangoun pendant la campagne et les élections prévues en 2010. À l’époque de la condamnation, la communauté internationale avait dénoncé une manœuvre de la junte birmane pour d’écarter du paysage politique la lauréate du prix Nobel de la paix en 1991. En 1990, lors des dernières élections libres et multipartites, la LND avait réalisé un raz-de-marée électoral que les généraux birmans n'ont jamais reconnu.

La justice birmane reproche à Aung San Suu Kyi d'avoir hébergé chez elle pendant deux jours, sans en référer aux autorités, un Américain qui s'était introduit dans sa propriété de Rangoun après avoir traversé à la nage le lac Inya. Cela lui avait valu une condamnation pour avoir enfreint les règles encadrant les conditions de sa détention et violé la loi sur la sécurité intérieure.

Les avocats de l’opposante ont fait valoir que le jugement rendu en août avait été motivé par la constitution de 1974, qui n'est plus en vigueur. "Nous avons fait de notre mieux pour démontrer son innocence", avait déclaré l'un d’entre eux avant le jugement de la cour d'appel.

"Si elle n'est pas acquittée, avait-il ajouté, nous sommes prêts à aller devant la Cour suprême." Un manœuvre qui, de toute façon, ne permettrait pas à l'opposante de prétendre à une fonction élective, du fait de son mariage avec un étranger, le Britannique Michael Aris, aujourd'hui décédé.