La Chine libère le dissident Hu Jia

Hu Jia portant une femme malade du sida.
Hu Jia portant une femme malade du sida. © REUTERS
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avec agences
Après Ai Weiwei, c'est au tour de Hu Jia de sortir de prison. Il devrait être assigné à résidence.

C'est l'un des dissidents chinois les plus connus. Hu Jia a retrouvé sa famille dimanche aux premières heures après avoir purgé trois ans et demi de prison pour subversion, soit la quasi totalité de sa peine, a annoncé son épouse.

Hu Jia avait été condamné en avril 2008, quelques mois avant les jeux Olympiques, pour incitation à la subversion contre l'Etat après avoir défendu les malades du sida et des causes environnementales, ainsi que le mouvement pour la démocratie de la place Tiananmen. Certains ont vu en lui un lauréat possible du prix Nobel de la paix avant son attribution l'an dernier à un autre dissident chinois, Liu Xiaobo. Hu Jia s'était vu décerner le prix Sakharov "pour la liberté de pensée" en 2008 par le Parlement européen.

Liberté restreinte un an

L'épouse de Hu Jia et d'autres militants des droits de l'homme ont dit craindre que les autorités chinoises n'imposent à Hu Jia des restrictions équivalant à une forme d'assignation à résidence après sa libération officielle. Zeng Jingyan, sa femme, indique ainsi sur son compte Twitter que son mari aura sa liberté restreinte pendant un an et n'aurait notamment pas le droit de parler à la presse. Elle a également indiqué qu'"il devrait soigner une cirrhose du foie qui a empiré au cours de son incarcération.

C'est la seconde fois en l'espace de quelque jours que la Chine libère un dissident connu. Elle avait annoncé jeudi dernier la libération sous caution de l'artiste dissident Ai Weiwei, après plus de deux mois de détention. Weiwei n'a pas l'autorisation de communiquer via Twitter, de répondre aux interviews ou de voyager pendant un an, a-t-on fait savoir dans se source proche de sa famille.

Un pas de la Chine

Cette nouvelle remise en liberté d'un dissident coïncide aussi avec la visite qu'effectue le Premier ministre chinois Wen Jiabao dans plusieurs pays d'Europe. Le Parti communiste chinois s'est engagé dans une répression des milieux dissidents en février, apparemment par crainte de voir les révoltes populaires du monde arabe s'étendre et menacer le système de parti unique. De nombreux dissidents arrêtés ces derniers mois ont reçu pour consigne de s'abstenir de déclarations publiques après leur remise en liberté.