La Californie garde la peine de mort

La proposition 34 prévoyait le remplacement de la peine capitale par la réclusion à perpétuité
La proposition 34 prévoyait le remplacement de la peine capitale par la réclusion à perpétuité © REUTERS
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avec AFP , modifié à
L'abolition de la peine de mort a été rejetée par 54% des électeurs californiens lors d'un référendum.

En marge, mais dans le même temps que l'élection présidentielle remportée par Barack Obama, 172 référendums étaient proposés au vote des électeurs américains mardi. C'est ainsi que la Californie a rejeté la proposition 34, portant sur l'abolition de la peine de la mort.

Le "non" à 54% des suffrages.  Le texte de la proposition 34 prévoyait le remplacement de la peine capitale par la réclusion à perpétuité, sans possibilité de libération anticipée. Dans ce référendum, le non l'a emporté avec près de 54% des suffrages, selon le ministère de l'Intérieur californien.

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Un "non" mais…  A en croire  le Los Angeles Times, qui a interrogé les Californiens devant les  bureaux de vote, la question de la peine de mort reste un dilemme, et ce "non" n'est pas forcément un refus de l'abolition de la peine de mort sur le principe, mais d'avantage un refus de la proposition 34 qui proposait en échange la perpétuité.

D'autres campent leur position sur une approche très "pragmatique". La peine de mort en Californie est en effet jugée très coûteuse et rarement appliquée. Pour Nader Sadighi, "immigrant iranien", écrit le LA Times, "c'est un gaspillage d'argent. Ils n'exécutent personne et nous payons pour ça". Et pour cause : treize personnes ont été exécutées depuis le rétablissement de la peine capitale dans l’État, qui possède pourtant le couloir de la mort le plus peuplé des États-Unis avec 724 prisonniers qui attendaient leur exécution au 1er avril 2012.

Le micro-trottoir du LA Times sur la peine de mort :

Pour sa part, Linda Ramirez se dit "tiraillée" par la question, bien qu'ayant voté pour la peine de mort dans le passé. "Je ne crois pas à la peine de mort, mais il y a encore des meurtriers qui tuent des innocents. Est-ce que ces criminels doivent continuer de vivre et est-ce à nous de subvenir à leurs besoins pour qu'ils vivent convenablement en cellule ? ", s'interroge-t-elle."C'est une bonne proposition, mais je crois que [la loi] doit être réécrite", a-t-elle expliqué au quotidien de la Cité des anges.  

La dernière exécution en Californie remonte à janvier 2006 et avait provoqué un tollé : le condamné, Clarence Ray Allen, était âgé de 76 ans, aveugle, partiellement sourd, cardiaque et en chaise roulante.

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L'abolition a déjà existé. La peine de mort avait été brièvement abolie en Californie en 1972, après que la Cour suprême de l’État avait considéré qu'elle était anticonstitutionnelle, permettant notamment au gourou psychopathe Charles Manson et à sa "famille" de voir leurs condamnations à mort commuées en peines de prison à vie. Mais la peine capitale avait été rétablie deux ans plus tard.

17 états déjà abolitionnistes. La Californie ne rejoindra donc pas les 17 des 50 États américains  qui ont aboli la peine de mort,  dont les derniers en date sont l'Illinois, le New Jersey, le Nouveau Mexique, New York et le Connecticut.