L'inquiétant SOS d'un travailleur chinois

La lettre, non authentifiée, était cachée dans un carton de décorations pour Halloween.
La lettre, non authentifiée, était cachée dans un carton de décorations pour Halloween. © CAPTURE D'ECRAN THE OREGONIAN
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Une Américaine a découvert une lettre d'un travailleur chinois dans un carton de décorations.

La lettre est restée cachée pendant un an. C'est en faisant la poussière que Julie Keith, une Américaine habitant l'Oregon, est tombée sur cette missive cachée dans un carton qu'elle n'avait jamais ouvert, contenant des décorations pour Halloween, entre deux tombes en polystyrène fabriquées en Chine, rapporte The Oregonian. L'auteur, anonyme, dit être un travailleur forcé dans un camp de Shenyang, au nord-est du pays.

"Monsieur, si vous achetez ce produit, envoyez s'il-vous-plaît cette lettre à l'Organisation mondiale pour les droits de l'Homme. Des milliers de personnes qui subissent ici les persécutions du gouvernement du Parti communiste chinois vous en remercieront et se souviendront de vous pour toujours", écrit ce travailleur anonyme, dont les phrases en anglais sont mêlées de caractères chinois.

1,20 euro de salaire mensuel

L'auteur, dont le sexe est inconnu, décrit ses conditions de travail, épouvantables. "Les personnes travaillent ici 15 heures par jour sans pause le samedi et le dimanche, et sans le moindre jour de repos", écrit-il, mentionnant des "tortures" et un salaire de 10 yuans par mois, soit environ 1,20 euro.

De nombreux travailleurs forcés sont des membres de la secte Falun Gong, la bête noire du gouvernement chinois, écrit encore l'auteur de la lettre. Ces personnes "innocentes" subissent selon lui "plus de sanctions que les autres".

Impossible de vérifier la véracité de la lettre

L'organisation Human Rights Watch, contactée par The Oregonian, se dit incapable de confirmer la véracité de ce document. "Les conditions de travail décrites dans la lettre correspondent à ce que nous savons des conditions dans les camps de rééducation par le travail", indique toutefois Sophie Richardson, la directrice de l'association pour la Chine.

Les autorités américaines ont lancé une enquête, puisque les distributeurs américains n'ont pas le droit de vendre des produits issus du travail forcé. Quant à Julie Keith, elle assure vérifier désormais les étiquettes de tout ce qu'elle achète, et évite autant que possible les articles fabriqués en Chine.