L'immunité de Berlusconi en danger

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La Cour constitutionnelle italienne doit reprendre mercredi l'examen à Rome de l'immunité pénale du chef du gouvernement.

Silvio Berlusconi a été reconnu lundi co-responsable par un magistrat dans l’affaire de corruption présumée entourant le rachat par son groupe Fininvest de la maison d'édition Mondodari dans les années 1990.

Une décision qui tombe mal au moment où la Cour constitutionnelle italienne examine mardi et mercredi à Rome l'examen de la loi sur l'immunité pénale du chef du gouvernement Silvio Berlusconi, qui pourrait faire face à plusieurs affaires judiciaires si la Cour jugeait ce texte contraire au principe d'égalité des citoyens devant la loi.

"Silvio Berlusconi est co-responsable dans l'affaire de corruption en tant que président de la société, conséquence logique du principe de responsabilité civile", précise le juge milanais Raimondo Mesiano dans son arrêt destiné à fixer les indemnités des plaignants.

Fininvest, la holding du président du conseil italien, a été condamnée à verser 750 millions de dollars de dommages et intérêts à une société rivale, la CIR, pour avoir corrompu un juge lors de la prise de contrôle d’une maison d’éditions, Mondadori, à la fin des années 1980.

En 1991, un tribunal de Rome avait autorisé cette prise de contrôle. Or, en 2007, une cour pénale a reconnu coupable l'ancien avocat de Berlusconi, Cesare Previti, d'avoir versé des pots-de-vin à un des deux magistrats qui se sont prononcés en faveur de Fininvest. Silvio Berlusconi avait pour sa part été exonéré de responsabilités dans cette affaire.

"Près de vingt ans après l'acte frauduleux par lequel notre groupe a perdu la propriété légitime de la société d'édition italienne Mondadori et à la suite du verdict confirmant dans un tribunal pénal qu'un juge a été corrompu, justice nous est enfin rendue au tribunal civil", a déclaré dans un communiqué Carlo de Benedetti, ancien président de CIR et vieux rival du Cavaliere.

Dans un communiqué, Silvio Berlusconi s'est dit "littéralement stupéfait" face à cette "énormité juridique". "Tous les opposants doivent savoir que le gouvernement ira jusqu'au terme de son mandat de cinq ans et rien ne lui fera abandonner le mandat qui lui a été donné par le peuple", a-t-il souligné.