L'excès d'hygiène et la maladie d'Alzheimer liés ?

Un accès facile à l'eau potable pourrait engendrer un risque plus important d'être atteint de la maladie d'Alzheimer
Un accès facile à l'eau potable pourrait engendrer un risque plus important d'être atteint de la maladie d'Alzheimer
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Thomas Morel , modifié à
SANTE - Selon une étude britannique, les pays où l'hygiène est la plus poussée comptent plus de victimes de la maladie.

L'info. Et si être trop propre, c'était mauvais pour la santé ? Selon une étude de l'université de Cambridge, relevée jeudi par le quotidien britannique The Telegraph, le nombre de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer serait plus important dans les pays où l'hygiène est meilleure. Au total, les données de 192 pays ont été passées au peigne fin, en ajustant les chiffres en fonction de l'espérance de vie, du taux de natalité et de la pyramide des âges. Les conclusions de cette analyse font ressortir que plus un pays est "sain", plus le risque d'être atteint d'Alzheimer est élevé.

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Un lien avec l'eau du robinet ? Ainsi, les pays où l'eau du robinet peut être bue sans risque, comme c'est le cas dans de nombreuses régions occidentales, affichent un nombre de malades d'Alzheimer supérieur de 9 % à celui de pays comme le Kenya, où moins de la moitié de la population a accès à l'eau potable. La même corrélation peut être établie pour les maladies infectieuses, estiment les chercheurs : les zones géographiques où il y a peu de maladies infectieuses recensent 12 % de cas d'Alzheimer de plus que celles où les maladies infectieuses sont répandues.

Selon le docteur Molly Fox, auteur de l'étude, " la 'théorie de l'hygiène', selon laquelle il existe un lien entre un environnement très sain et le risque d'allergies et de maladies auto-immunes, est bien établie. Nous pensons désormais pouvoir ajouter la maladie l'Alzheimer à la liste de ces maladies."

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Une étude critiquée. L'étude fait toutefois l'objet de nombreuses critiques. Certains experts relèvent notamment que le système de santé des pays développés permet de mieux identifier les malades d'Alzheimer, ce qui pourrait faire grimper artificiellement le nombre de cas recensés. L'un des scientifiques de l'équipe, le docteur James Pickett, en pointe d'ailleurs les limites : "il est toujours difficile d'identifier une cause précise de la maladie d'Alzheimer et cette étude n'élimine pas les autres facteurs potentiels tels que l'alimentation, l'éducation et le mode de vie en général, dont nous savons qu'ils jouent aussi un rôle".