L'Italie tournée vers l’après-Berlusconi

Avec la mise en retrait de Silvio Berlusconi, le président italien Giorgio Napolitano est désormails au centre du jeu politique.
Avec la mise en retrait de Silvio Berlusconi, le président italien Giorgio Napolitano est désormails au centre du jeu politique. © Reuters
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Frédéric Frangeul avec AFP , modifié à
La succession du Cavaliere se prépare de l'autre côté des Alpes. Mario Monti fait figure de favori.

L'Italie entend tourner la page Berlusconi au plus vite. Pour preuve, le pays a cherché mercredi à rassurer des marchés paniqués par la tempête en zone euro, en accélérant l'adoption des mesures économiques réclamées par l'Union européenne. Le président italien Giorgio Napolitano s’est voulu formel : les réformes seront adoptées "d'ici quelques jours".

La Chambre des députés donnera quant à elle son feu vert définitif samedi ou au plus tard dimanche, au lendemain d'un vote prévu au Sénat. Ensuite, Silvio Berlusconi pourra démissionner comme il s'y est engagé mardi soir.

Le président italien à la manoeuvre

Giorgio Napolitano entend mener "immédiatement et avec la plus grande rapidité les consultations pour donner une solution à la crise de gouvernement". La Constitution qui en fait le maître du jeu politique prévoit qu'il consulte tous les partis siégeant au Parlement.

Le président italien a rappelé qu'il avait deux options possibles : former un nouveau gouvernement "capable d'obtenir la confiance du Parlement" ou, à défaut, "dissoudre le Parlement pour donner immédiatement le coup d'envoi d'une campagne électorale qui se déroulera dans des délais les plus brefs possibles".

Mario Monti favori pour la succession

D’ores et déjà, plusieurs noms se dégagent pour succéder à Silvio Berluconi. Au premier chef,  l'ex-commissaire européen Mario Monti. Ce dernier fait figure de favori après sa nomination mercredi soir comme sénateur à vie par le président Napolitano. Personnalité au-dessus des partis, il pourrait être soutenu par une ample majorité parlementaire. Les investisseurs sont favorables à une telle hypothèse.
 
 Le chef de l'Etat peut aussi tenter la piste d'un nouveau gouvernement de centre-droit élargi aux centristes et dirigé par exemple par le bras droit de Silvio Berlusconi, Gianni Letta. Mais s'il ne parvient pas à former une majorité, des élections devront être organisées dans un délai de 70 jours.

Le Cavaliere soutiendra son dauphin Angelino Alfano

Pour sa part, le Cavaliere s'est dit partisan d'élections dès janvier ou février, affirmant au journal La Stampa, qu'il ne serait plus candidat mais soutiendrait son dauphin, Angelino Alfano. Ce juriste de 41 ans est depuis juin dernier le secrétaire général du Peuple de la Liberté (PDL), le parti fondé par le Cavaliere.

Un autre homme pourrait également tirer son épingle du jeu : Giuliano Amato. Président du Conseil à deux reprises (1992-1993 et 2000-2001), cet homme affable de 73 ans a été surnommé "Dottor Sottile" ("Docteur subtil") par la presse transalpine pour son habileté à créer le consensus et son savoir-faire politique. Bien que membre du Parti démocrate (gauche), il est respecté par les deux factions. Un point qui peut avoir son importance en période de crise de confiance.