Irak : à Mossoul, "des femmes vendues pour 150 dollars"

Une femme ayant fui Mossoul, dans un camp de réfugiés situé près d'Erbil, en Irak.
Une femme ayant fui Mossoul, dans un camp de réfugiés situé près d'Erbil, en Irak. © REUTERS
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Jean-Sébastien Soldaïni et , modifié à
TEMOIGNAGE E1 - Nabil, chrétien d'Irak réfugié en France, raconte les exactions perpétrées par les djihadistes dans son pays.

Il a quitté son pays dès qu'il a pu, il y a deux semaines. Nabil fait partie des quelques chrétiens d'Irak qui ont obtenu un visa de réfugié pour la France, fuyant l'offensive des djihadistes de l'Etat islamique (EI) et leurs exactions sur les minorités religieuses. Il a été pris en charge par la Coordination chrétiens d'Orient en danger (CHREDO), qui aide les demandeurs d'asile.

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"Les femmes sont vendues pour 150 dollars". Parti avec les 11 membres de sa famille, Nabil parvient tout de même à garder quelques contacts avec des amis restés à Mossoul, cette ville du Nord de l'Irak, contrôlée par les djihadistes. Ceux-ci lui affirment que sur place, la situation empire. "L'esclavage a été instauré là-bas", raconte-t-il. "Actuellement, dans la ville de Mossoul, il y a un marché pour vendre des femmes capturées par les islamistes. Elles y sont vendues pour 150 dollars".

"Ils affrontent la mort à chaque moment". "Il y a aussi des barrages islamistes à la sortie de Mossoul, où ils dévalisent les chrétiens de leur argent, de leurs bijoux et même de leurs papiers d'identité", poursuit le réfugié. "Les membres de ma famille qui sont restés là-bas me disent qu'ils affrontent la mort à chaque moment. Une mort lente à cause du manque de médicaments et de nourriture".

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Des mariages forcés. Et Nabil de raconter les maltraitances dont sont victimes les femmes de toutes les religions, même les musulmanes. L'excision est imposée, les mariages sont forcés. Ce qu'il craint désormais, c'est que des cellules islamistes dormantes se réactivent jusque dans Bagdad. Même si, pour l'instant, les rebelles de l'EI n'ont pas atteint la capitale.