Intervention en Centrafrique : "nous n’avons pas d’adversaires"

Le général Vincent Desportes
Le général Vincent Desportes © DR
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Elodie HUCHARD
VOTRE CHOIX D’ACTU DU 10 DECEMBRE - Un expert décrypte les risques de l'opération Sangari, après la mort de deux soldats français.

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>>>Mardi 10 décembre, vous avez été 57% à faire "Votre choix d’actu" sur l’intervention Sangaris en Centrafrique. Deux jeunes soldats de 22 et 23 ans du 8ème RPIMa de Castres ont trouvé la mort dans la nuit de lundi à mardi lors d’un échange de tirs. Le général Vincent Desportes, ancien directeur de l’Ecole de Guerre et professeur de stratégie est revenu dans Europe midi sur la complexité de cette opération à laquelle participe 1.600 soldats français.

 

"Nous sommes dans une guerre nécessaire mais qui va être très difficile", a tenu à rappeler le général Desportes. En cause, le manque d’adversaires clairement identifiés. Le rôle de cette intervention est clair : "on vient rétablir la paix", souligne le général, rappelant qu’il y a aussi des "intérêts sécuritaires : cette académie du terrorisme détruite au Mali, il fallait absolument empêcher qu’elle se replace en Centrafrique".  Cependant, à l’inverse du Mali, les rebelles centrafricains de la Séléka sont moins difficilement identifiables : "on est au cœur d’une guerre civile, il faut détacher des adversaires qui ont le même uniforme, les mêmes armes (que l’armée centrafricaine)", remarque le général Desportes.

Une armée française "professionnelle, aguerrie et formée". Le général Desportes a toutefois rappelé que l’armée française était bien sûr "formée à intervenir dans des conditions difficiles". Mais, la loi de programmation militaire en cours de discussion au Parlement est, selon lui, dangereuse puisque "les moyens de la formation et de l’entraînement sont en train de baisser".

La France, une "force impartiale".  Vincent Desportes a aussi souligné que l’armée française est là pour "séparer, désarmer" et en aucun cas prendre parti pour l’une des factions en place. Il déplore d’ailleurs que le conflit soit devenu "un conflit religieux" entre les chrétiens, qui soutiennent l’intervention française, et les forces de la Séléka, qui la combattent. Enfin, le général a précisé que l’intervention "va durer beaucoup plus de six mois", ne serait-ce que pour former l’armée centrafricaine.