Honduras : le nouveau président appelle à la réconciliation

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Porfirio Lobo, le chef de file de l’opposition au président déchu, s'est déclaré vainqueur de la présidentielle de dimanche.

Porfirio Lobo veut tourner la page, après plusieurs mois de crise politique au Honduras. Le candidat de l’opposition, surnommé "Pepe", s'est déclaré vainqueur de l'élection présidentielle organisée dimanche. Son principal adversaire, Elvin Santos, qui était le candidat du parti du président déchu Manuel Zelaya, a lui reconnu sa défaite.

"Aujourd'hui, le Honduras a décidé de son avenir pour en finir une fois pour toutes avec la crise qui nous a tant affecté", a déclaré Porfirio Lobo. "Nous voulons un gouvernement d'union nationale, de réconciliation, l'heure n'est plus aux divisions", a-t-il encore lancé devant ses partisans. Le Honduras est au bord de la faillite économique après le gel de millions de dollars d'aide internationale.

Porfirio Lobo, du Parti national, classé à la droite de l’échiquier politique, avait déjà été candidat à la présidentielle. Il avait alors été battu en 2005 par le président Manuel Zelaya, renversé en juin par le coup d'Etat. Son principal adversaire était lui le représentant du Parti libéral, également classé à droite, la formation politique du président renversé Manuel Zelaya et du président putschiste qui l'a remplacé pendant quelques mois, Roberto Micheletti.

Manuel Zelaya, déjà impopulaire après plusieurs réformes contestées, avait été renversé le jour où il avait organisé - contre l'avis de la Cour suprême, de l'armée et du Congrès - une consultation populaire pour réformer la Constitution, qui interdit à un président de briguer un second mandat. L’élection de dimanche s’est tenue dans un climat tendu. La police et l'armée avaient déployé 30.000 hommes. Aucun incident grave n’a cependant été rapporté.

Mais le résultat de cette élection sera-t-il respecté ? Manuel Zelaya a estimé que la participation avait été gonflée. Le Venezuela, le Brésil, l'Argentine, l'Equateur, la Bolivie, le Paraguay, l'Uruguay et le Guatemala avaient fait savoir qu'ils ne reconnaîtraient pas l'élection, la jugeant "illégale". Lundi matin, les Etats-Unis ont cependant été les premiers à réagir en qualifiant l'élection d'"important et nécessaire pas en avant". Tout en rappelant qu'"un travail non négligeable reste à faire pour rétablir l'ordre démocratique et constitutionnel au Honduras".