Hollande raille le "retour" de Berlusconi

Le président français s'en est pris à Silvio Berlusconi.
Le président français s'en est pris à Silvio Berlusconi. © Reuters
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Charles Carrasco avec AFP , modifié à
"Avec lui, ce qui est vrai un jour ne l'est pas forcément le lendemain", a ironisé le chef de l'Etat.

Les marchés financiers ne voyaient pas d'un très bon œil l'éventuel retour de Silvio Berlusconi. Visiblement, François Hollande non plus. Sortant de sa réserve habituelle sur la politique intérieure de son voisin transalpin, le président français a estimé qu'il n'y avait pas de "perspective très sérieuse" pour l'ancien chef du gouvernement italien de succéder à Mario Monti.

"Je ne pense pas qu'il y ait une perspective très sérieuse du côté de M. Berlusconi qui, lui-même, a semblé exclure sa candidature", a-t-il affirmé, dans la nuit de jeudi à vendredi, à l'issue de la première journée du sommet européen. "Enfin, avec lui, ce qui est vrai un jour ne l'est pas forcément le lendemain", a-t-il ironisé, alors que la majorité des dirigeants européens ont apporté un large soutien à Mario Monti.

Une participation "cocasse"

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Selon le président français, la participation du "Cavaliere" jeudi à la traditionnelle réunion des dirigeants du PPE, le parti des conservateurs européens, avant le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE, semble avoir été "cocasse".

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Toutefois, François Hollande s'est défendu de vouloir "interférer dans les élections italiennes et récupérer M. Monti comme d'autres essaient de le faire". L'actuel chef du gouvernement italien, qui n'appartient à aucun parti, avait été invité jeudi à la réunion du PPE, à laquelle il s'est rendu.

"M. Monti est libre, il ira où il a envie d'aller"

En filigrane, le président français a voulu, par cette sortie, saluer le travail accompli par celui qu'on surnomme le "Professore". "M. Monti est libre, il ira où il a envie d'aller", a affirmé François Hollande. "C'est lui-même qui décidera de son avenir et ce sont les Italiens qui, au mois de février, choisiront leurs dirigeants", a-t-il insisté.

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"Je ne pense pas, pour être tout à fait clair, que l'Italie soit un problème pour l'Europe, en aucune façon", a-t-il estimé, faisant valoir que "l'Italie a fait des choix" économiques depuis plusieurs mois, et "s'est redressée". A contrario, François Hollande a sous-entendu qu'un retour de Silvio Berlusconi serait une rechute.