"Haine" et "folie" : l’attaque de Berlusconi vue par la presse italienne

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Les quotidiens italiens de droite comme de gauche déplorent lundi le "climat de haine" qui se serait installé dans la Péninsule.

Tous les quotidiens italiens affichent en Une des photographies montrant le visage ensanglanté du "Cavaliere" et c'est le mot "haine" qui revient le plus fréquemment dans les commentaires des éditorialistes, au lendemain de l'agression physique contre Silvio Berlusconi.

Le président du Conseil a dû être hospitalisé dimanche avec plusieurs dents cassées, le nez fracturé et des entailles sur les lèvres. L'agresseur, un homme de 42 ans suivi depuis dix ans pour des problèmes psychiatriques, lui a lancé en plein visage une petite statue du célèbre Dôme de Milan lors d'une réunion publique dans la capitale lombarde.

"Nous en sommes arrivés là. Un climat de haine contre Berlusconi a produit des effets dévastateurs", souligne le quotidien conservateur romain Il Tempo.

Il Giornale, propriété de la famille Berlusconi, écrit aussi que "l’'agression a été rendue possible par un climat : on qualifie Berlusconi de dictateur, de fasciste, de tyran, de monarque absolu qu'il faut renverser à tout prix."

Même les journaux de gauche, à la pointe des campagnes contre Berlusconi, reconnaissent que les tensions politiques en sont arrivées à un stade inquiétant et que cette attaque ne fera rien pour les apaiser. "C'est la preuve d'une détérioration de l'affrontement politique en Italie", souligne Ezio Mauro, rédacteur en chef de La Repubblica.Pour l'Unità, l'organe du Parti démocrate, le principal parti d'opposition, cette agression est également "une folie".

Malgré son année tumultueuse, le président du Conseil bénéficie toujours d'une forte popularité, même si un sondage Ipsos publié samedi par La Stampa a montré un effritement de sa cote de confiance, en baisse de quatre points à 50%. C'était toutefois à la veille de son agression, qui devrait le voir bénéficier d'un regain de sympathie.

Revenu au pouvoir en avril 2008, Silvio Berlusconi défraie la chronique depuis mai dernier en raison de révélations sur sa vie intime ou les soupçons de corruption dont il fait l'objet.