Grèce : le monde respire (un peu)

Beaucoup de dirigeants espéraient plus ou moins ouvertement une victoire du conservateur pro-euro Antonis Samaras.
Beaucoup de dirigeants espéraient plus ou moins ouvertement une victoire du conservateur pro-euro Antonis Samaras. © REUTERS
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avec agences , modifié à
Le scrutin éloigne le spectre d'une sortie de la Grèce de la zone euro. Mais l'inquiétude reste vive.

Le soulagement est international après la victoire, dimanche soir, de la droite aux élections grecques. De Berlin à Tokyo, du G7 au FMI, et jusqu'aux marchés asiatiques, le monde reprend son souffle en voyant s'écarter - temporairement au moins - le scénario catastrophe d'une sortie de la Grèce de la zone euro. Un soulagement qui est, toutefois, loin d'avoir dissipé l'inquiétude.

Les marchés prudents

Premières à ouvrir lundi, les principales Bourses d'Asie ont débuté en nette hausse avec un redressement de l'euro face au dollar et une progression des cours du pétrole. Une tendance qui s'est cependant rapidement retournée sur la plupart des places financières en Europe.

Pour John Horner, analyste de la Deutsche Bank à Sydney, la victoire de la droite grecque donne "du répit aux marchés mais les incertitudes à moyen terme demeurent" car il reste "beaucoup de points d'interrogation quant à la capacité de la Grèce à assumer ses engagements".

Berlin tend la main à Athènes

Même soulagement chez les dirigeants européens qui ont aussitôt tendu la main à Athènes pour faciliter la mise en oeuvre des réformes et la formation d'un gouvernement de droite pro euro. Dès les premières estimations connues, Berlin a envoyé le signal d'une inflexion dans sa position traditionnellement intransigeante.

"Je peux bien imaginer que nous discutions de nouveau des délais" pour la mise en oeuvre du programme de réformes négocié par Athènes avec l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international en échange de son sauvetage financier, a ainsi déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle.

En Belgique, l'ancien ministre des Finances Didier Reynders a aussi affirmé qu'il existait "une marge de dialogue possible sur les délais de mise en oeuvre" du mémorandum conclu entre Athènes et ses créanciers. "Il faut que les Européens accompagnent les Grecs vers la croissance, il faut de la discipline mais il faut aussi de l'espoir", a renchéri le ministre français des Finances Pierre Moscovici.

"Un message de confiance dans l'euro", pour l'Eurogroupe

Soulagé, l'Eurogroupe "attend que les institutions de la troïka - les principaux bailleurs de fonds de la Grèce - retournent en Grèce dès qu'un nouveau gouvernement sera en place (...) et se préparent au premier examen de la situation du pays, dans le cadre du second plan d'aide".

Le FMI a d'ailleurs annoncé qu'il se tenait "prêt à discuter avec le nouveau gouvernement" grec tandis que les présidents de l'Union européenne Herman Van Rompuy et de la Commission européenne José Manuel Barroso ont promis d'aider Athènes.

"Je crois que ce que nous allons transmettre est un message de confiance dans l'euro", a confié le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy dimanche soir depuis Los Cabos au Mexique avant le début, lundi, du sommet du G20.