Le blocage du pays a été évité de justesse. Vendredi soir - dans la nuit de vendredi à samedi, heure française – démocrates et républicains sont enfin parvenus à un accord sur le budget fédéral des Etats-Unis. Un vote à l’arraché, intervenu après plusieurs jours de négociations intenses, qui a permis d’éviter la paralysie d’une grande partie des services publics.
Chômage technique évité
Au final, c’est un budget très serré qui a été voté outre-Atlantique. Le compromis implique les plus importantes coupes budgétaires jamais décidées aux Etats-Unis. Barack Obama les a qualifiées de
"douloureuses" tout en se félicitant de la poursuite des activités des services fédéraux, dont le financement n'était plus assuré au-delà de minuit en l'absence d'accord.
"Je suis ravi d'annoncer que demain, le Washington Monument et l'intégralité des services fédéraux seront ouverts", a ainsi lancé le président américain, plutôt souriant, dans une nouvelle allocution tardive à la Maison blanche.
Faute d'accord entre républicains et démocrates, les services publics non essentiels auraient fermé leurs portes. Quelque 800.000 employés se seraient retrouvés de fait au chômage technique et les agences fédérales n'auraient plus fonctionné.
Des économies drastiques
Des parlementaires républicains ont fait état d'un plan d'économies estimé à 37,8 milliards de dollars, soit 26 milliards d'euros.
Dès la conclusion de l'accord, le Sénat, à majorité démocrate, s'est empressé d'adopter par acclamation et sans débat un texte prolongeant d'une semaine le financement des services publics, ceci dans l'attente de la rédaction du projet de budget conforme à l'accord conclu vendredi soir.
La Chambre des représentants, qui a basculé du côté républicain lors des dernières élections de mi-mandat en novembre, en a fait de même quelques instants plus tard. L’aile conservatrice des républicains s’était insurgée contre le poids jugé excessif de l'Etat fédéral.
Barack Obama, lui-même démocrate, doit désormais promulguer cette décision technique du Congrès. Le projet de budget pour l'exercice fiscal expirant le 30 septembre sera à son tour examiné la semaine prochaine par le Congrès puis promulgué par Barack Obama.
Un accord obtenu dans la douleur, qui présage d’ âpres batailles politiques au sein d'un Congrès divisé, alors que la campagne électorale pour la présidentielle de 2012 commence à prendre de la vigueur.