Etats-Unis : Obama se sépare de Chuck Hagel

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Noémi Marois avec agences , modifié à
ETATS-UNIS - Chuck Hagel, le seul républicain du cabinet Obama, va annoncer sa démission lundi.

Des différents sur la stratégie à adopter face à l'organisation Etat islamique, voilà ce qui a été avancé pour expliquer la démission de Chuck Hagel, secrétaire américain à la Défense. Ce dernier a annoncé son départ lundi à la Maison Blanche, lors d'une conférence donnée en compagnie de Barack Obama, a annoncé le New York Times. Le président des Etats-Unis a accepté sa lettre de démission.

D'un accord mutuel. Cela fait deux semaines que Chuk Hagel et Barack Obama discutent de ce départ. Une source anonyme de la Maison Blanche a ainsi indiqué que le secrétaire à la Défense n'était pas "renvoyé" et que les deux hommes étaient "mutuellement d'accord pour dire qu'il était temps pour lui de partir". Chuck Hagel était le seul républicain du gouvernement Obama. 

Selon des responsables américains cités par le New York Times, la décision du président américain de se séparer de Chuck Hagel est liée à sa volonté d'avoir un nouveau profil à la tête du Pentagone. L'objectif étant désormais de mener à bien l'opération militaire visant l'organisation Etat islamique. "Les deux années à venir vont demander un autre type d'effort", a souligné l'un d'entre eux sous couvert d'anonymat.

Qui pour lui succéder ? Chuck Hagel restera cependant à son poste, jusqu'à ce qu'un successeur soit désigné et confirmé par le Sénat. Michele Fournoy, une ex-sous secrétaire à la Défense, figure parmi les potentiels remplaçants cités par le New York Times. Jack Reed, sénateur démocrate du Rhode Island et ancien membre d'une unité d'élite de parachutistes ainsi que Ashton Carter, ancien secrétaire adjoint à la Défense, sont aussi cités comme d'éventuels successeurs de Chuck Hagel. 

Réticent à engager les Etats-Unis dans de nouveaux conflits. Chuck Hagel avait été confronté à une "période intense de transition, y compris le retrait (des soldats américains) d'Afghanistan et des choix budgétaires difficiles", a rappelé la source anonyme. 

Réticent à engager l'armée américaine dans des conflits, il était arrivé à la tête du Pentagone début 2013. Sa mission ? Réduire la voilure et mener à bien le retrait des soldats américains d'Afghanistan. Le lancement, début août, d'une campagne de frappes aériennes contre les jihadistes ultra-radicaux de l'organisation Etat islamique en Irak d'abord, puis en Syrie ensuite, a profondément changé la donne. 

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Ancien soldat et millionnaire. Chuck Hagel, issu d'une famille pauvre et élevé par un père violent, a été combattant pendant la guerre du Vietnam lors de laquelle il est blessé à deux reprises. Il revient aux Etats-Unis décoré de plusieurs médailles. Après avoir assumé quelques petits boulots, il entre dans l'équipe d'un sénateur du Nebraska où il se fait remarquer. Numéro deux du ministère des Anciens combattants sous Ronald Reagan, il n'hésite pas à démissionner pour protester contre une coupe budgétaire dans les pensions des vétérans. Il abandonne alors un temps la politique pour devenir millionnaire dans une entreprise de téléphonie mobile. 

Il refait son retour en politique en intégrant le Sénat en 1996 mais il s'y attire les critiques de son camp républicain en s'opposant à de nouvelles interventions militaires. En janvier 2013, il déclarait encore devant le Sénat : "nous n'hésiterons pas à recourir à toute la force de l'armée des Etats-Unis pour assurer notre sécurité. Mais nous devons aussi être intelligents, et plus encore, avisés, dans la façon dont nous employons la grande puissance de notre pays".

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