En Belgique, l'angoisse des parents d'élèves

Les parents d'élèves ont été regroupés à l'école Saint-Lambert d'Heverlee, avant de partir pour la Suisse.
Les parents d'élèves ont été regroupés à l'école Saint-Lambert d'Heverlee, avant de partir pour la Suisse. © REUTERS
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avec Lionel Gougelot , modifié à
Après l'accident survenu en Suisse, certains parents ignorent encore le sort de leur enfant.

Rongés par l'angoisse, les parents ont convergé toute la matinée vers la petite école Saint-Lambert, à Heverlee. C'est dans cet établissement catholique près de Louvain, en Belgique, et à Lommel, dans les Flandres, qu'étaient scolarisées les victimes de l'accident de car survenu mardi soir en Suisse. Le véhicule, qui transportait les élèves de retour de classe de neige, a percuté le mur d'un tunnel, provoquant la mort de 28 personnes, dont 22 enfants âgés d'une douzaine d'années.

A l'école Saint-Lambert, les parents, dont la plupart ne connaissent pas encore le sort de leurs enfants, ont été regroupés et pris en charge par les autorités. Ils doivent être acheminés jusqu'en Suisse dans des avions militaires affrétés pour eux.

"Une maman qui ne sait rien de son enfant"

La sœur Hilde, qui a accompagné les parents dans la matinée, a décrit sur Europe 1 l'incertitude et l'angoisse des parents. "On dit qu'il y a des enfants qu'on est en train d'opérer, ou d'autres enfants qui sont dans le coma et qui ne peuvent pas donner leur identité", rapporte la religieuse. "Je viens d'entendre là-bas une maman qui ne sait rien de son enfant, qui a dit à une autre 'il y a trois enfants morts mais on n'a pas d'identité'".

Le drame a traumatisé tout un quartier. "C'est la pire chose qui pouvait arriver, c'est indescriptible", a réagi le directeur de l'école. Déjà, des fleurs ont été accrochées aux grilles de l'établissement.

"L'émotion est intense"

Serge, un parent d'élève, témoigne du "choc émotionnel" qui touche ce quartier où "tout le monde se connaît". "L'émotion est intense, pour les parents et pour les autres enfants aussi, à qui on a dû apprendre la nouvelle", a-t-il décrit sur Europe 1, affirmant que les élèves "vont devoir apprendre à vivre, d'ici quelques jours, avec l'absence de quelques enfants ici".

Un début de polémique a par ailleurs commencé à émerger : le bourgmestre de la ville se demande pourquoi les autorités suisses n'ont pas prévenu leurs homologues belges plus tôt. Ceux-ci n'ont en effet appris le drame qu'au milieu de la nuit, alors que l'accident est survenu dans la soirée.