Égypte : les pro-Morsi veulent "se défendre"

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A-J. C. et Sébastien Krebs, envoyé spécial d'Europe 1 au Caire , modifié à
REPORTAGE - Certains partisans de Morsi se disent prêts à "mourir sous les chars".

Un président destitué et détenu par l’armée, le Guide suprême des Frères musulmans arrêté, son numéro deux sous le coup d’un mandat d’arrêt : en Égypte, la confrérie islamiste, durement frappée, appelle à la mobilisation pour un "vendredi du rejet". Son but : dire "non" au "coup d’État militaire" et aux détentions par l’armée.

>> L’envoyé spécial d’Europe 1 au Caire a rencontré les partisans du président déchu, qui se préparent à manifester.

Ils se sont barricadés dans leur quartier, cernés par les chars de l’armée qui contrôlent tous les accès. Les derniers soutiens du président Morsi tiennent meeting devant une mosquée. Ils ont même construit des murs de pierres sur les avenues pour pouvoir se défendre en cas d’incursion militaire.

Égypte : "les militaires nous ont volé la...par Europe1fr

Mohamed, qui vient tous les jours avec ses copains de la fac, assure au micro d’Europe 1 : "j’ai voté, moi, comme tous les Égyptiens". "J’ai voté pour le parlement, j’ai voté pour le président, j’ai voté pour la Constitution. Les militaires nous ont volé la démocratie", dénonce-t-il.

"On mourra sous les chars s’il le faut". Alors, ces étudiants veulent continuer de manifester. Officiellement les Frères musulmans, qui organisent une démonstration de force après la prière du vendredi, appellent à rester pacifiques, mais sur l’estrade, certains prédicateurs n’hésitent pas à hurler qu’il faut être prêt à mourir pour Morsi.

Ils font des émules, comme ce partisan du président destitué qui veut "se défendre, parce que Morsi est le seul président légitime et il est toujours à l’heure actuelle le vrai président de l’Égypte". "Pour l’instant on est pacifique, mais si l’armée s’approche et essaie de nous écraser, alors on mourra sous les chars s’il le faut", prévient-il.

Ce discours inquiète Mahmoud, qui soutient lui aussi Mohamed Morsi, mais craint que les choses dégénèrent. "On ne sait vraiment pas ce qui peut arriver, confie-t-il, ajoutant : "si ça chauffe, ça peut vraiment mal tourner".

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