Egypte : la vie reprend son cours au Caire

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avec Didier François et agences , modifié à
48h après le départ de Moubarak, les Cairotes ont quitté la place Tahrir, mais sont vigilants.

Dimanche, la place Tahrir, épicentre de la révolution égyptienne, qui a conduit à la démission d’Hosni Moubarak vendredi après-midi, a laissé place à la circulation. Nettoyée par les manifestants samedi, elle a été vidée de ses barricades la nuit dernière, par l’armée.

Si la plupart des Cairotes ont décidé de faire confiance à l’armée, qui a pris le pouvoir, quelques centaines d’irréductibles restent toutefois postés sur la place. Ils considèrent que les militaires, qui ont promis samedi de rendre le pouvoir aux civils, et de respecter les traités internationaux, n'ont pas donné assez de gages.

"Nous n'avons pas peur, ni des tirs, ni de la police, ni de l’armée la seule crainte est de perdre tout ce qu’on a gagné. L'armée n’a rien promis de concret, on ne sait même pas si elle a nommé un gouvernement intérimaire. Ils nous traitent comme des enfants", a lancé un habitant du Caire, au micro d’Europe 1.

La sécurité, une priorité

Le Premier ministre égyptien, Ahmad Chafic, a déclaré dimanche que la sécurité est la priorité du gouvernement égyptien.

Le gouvernement reprend donc ses marques, assuré par le Conseil suprême des forces armées de continuer à gérer les affaires courantes. Le Conseil suprême des forces armées, au pouvoir en Egypte, a annoncé dimanche la suspension de la Constitution et la dissolution du parlement. Les militaires précisent qu'ils resteront au pouvoir pour une durée de six mois ou jusqu'aux prochaines élections législatives.

Dans un communiqué lu à la télévision publique, ils annoncent également la formation d'une commission chargée d'amender la constitution et dont les conclusions seront soumises à référendum.

Des manifestations de la police

Dimanche, la police égyptienne, méprisée et critiquée pour sa brutalité, a organisé une manifestation au Caire. Quelque 400 policiers ont manifesté à l'extérieur du ministère de l'Intérieur pour réclamer des hausses de salaires et l'exécution de leur ancien ministre, Habib el-Adli, révoqué fin janvier sous la pression de la rue.

Des incidents ont eu lieu avec les soldats présents, qui ont tiré des coups de semonce en l'air, et un policier a eu des dents cassées dans les échauffourées.