Ebola : vers l'utilisation de traitements non homologués

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avec AFP , modifié à
ÉPIDÉMIE - Sur accord de l'OMS, le Libéria sera la premier payés d'Afrique de l'Ouest à recevoir un sérum expérimental contre le virus Ebola.

Le comité d'experts réuni lundi par l'OMS a approuvé l'emploi de traitements non homologués dans la lutte contre la fièvre hémorragique Ebola, selon un communiqué de l'organisation mardi. "Devant les circonstances de l'épidémie et sous réserve que certaines conditions soient remplies, le comité a abouti au consensus estimant qu'il est éthique d'offrir des traitements non homologués dont l'efficacité n'est pas encore connue ainsi que les effets secondaires, comme traitement potentiel ou à titre préventif", explique l'Organisation mondiale de la santé.

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La barre des 1.000 victimes franchie. La fièvre hémorragique Ebola qui sévit en Afrique de l'Ouest a franchi la barre des 1.000 morts, avec 1.013 décès et 1.848 cas dénombrés, selon le dernier bilan de l'OMS. 52 nouveaux décès ont été enregistrés entre le 7 et le 9 août et 69 nouveaux cas recensés, précisent les chiffres de l'Organisation mondiale de la santé actualisés lundi soir.

Une famille emmurée au Libéria. La peur d'Ebola a en tout cas transformé Ballajah, au Liberia, en village fantôme, au silence entrecoupé de gémissements, ceux de Fatu Sherrif, 12 ans, cloîtrée une semaine entière avec le corps de sa mère, "sans nourriture ni eau", avant de mourir à son tour. La fièvre hémorragique a détruit sa famille, raconte Momoh Wile, le chef de la localité, à environ 150 km au nord-est de Monrovia, près de la frontière avec la Sierra Leone. Selon le patriarche, le 20 juillet, le virus mortel a été détecté dans sa famille, suscitant la panique parmi les quelque 500 habitants qui ont pris leurs distances avec les Sherrif et alerté les autorités sanitaires.

Celles-ci tardant à venir, les villageois ont protesté en érigeant des barricades sur la route menant à la Sierra Leone. Quand l'équipe dépêchée par le ministère de la Santé est enfin arrivée, le père avait rendu l'âme depuis cinq jours, la mère et la fille étaient malades, seul le fils a été testé négatif au virus Ebola. Les agents sanitaires ont récupéré et inhumé le corps du père, ils "nous ont demandé de ne pas nous approcher de la femme et sa fille", explique Momoh Wile, "ils ont scellé les portes et fenêtres de la maison sur la femme et sa fille". La mère est morte le 3 août, la fille est alors restée cloîtrée avec son corps et "c'est le 10 août qu'ils (les agents de santé, NDLR) sont venus" récupérer la dépouille pour l'enterrer, poursuit le patriarche, en fondant en larmes. "Il ne reste plus que la fille, mais elle ne fait que pleurer". Les gémissements de l'adolescente déchirent de temps en temps le silence dans lequel est désormais plongé le village quasi désert, aux ruelles défoncées et jonchées d'ordures.

Une première victime côté européen. Le missionnaire espagnol atteint du virus Ebola et rapatrié jeudi à Madrid en provenance du Liberia, est décédé mardi, a annoncé une porte-parole de l'hôpital où il était soigné. Le prête catholique Miguel Pajares, âgé de 75 ans, "est mort à 09H28", a affirmé une porte-parole de l'hôpital La Paz-Carlos III. Le missionnaire, qui était le premier malade atteint du virus hémorragique a être rapatrié en Europe, avait contracté le virus au Liberia où il travaillait dans l'hôpital Saint-Joseph de Monrovia dépendant de l'ordre religieux de Saint-Jean de Dieu.

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