Deux millions de Syriens ont fui leur pays

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et Walid Berrissoul avec AFP , modifié à
EN CHIFFRES - En six mois, l’ONU a dénombré un million de nouveaux réfugiés syriens.

L’INFO. L’ONU parle d’une "calamité humanitaire honteuse". Le nombre de réfugiés syriens dépasse désormais les deux millions, et pourrait encore augmenter en cas de frappes sur la Syrie, prévient le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés. A ce chiffre s’ajoute celui des 4,25 millions de Syriens déplacés dans leur propre pays. Au total, plus de six millions de personnes sont déracinées, un chiffre sans équivalent dans aucun autre pays.

Un million de réfugiés en six mois. Le mouvement s’est accéléré ces derniers mois. "Le premier million [de réfugiés] a fui en deux ans, et le second million en 6 mois", a déploré Antonio Guterres, Haut-Commissaire de l’ONU. Mahmoud, rencontré par Europe 1, fait partie de ces nouveaux réfugiés. Lundi, il a rejoint son père au Liban, à 10 kilomètres de la frontière avec la Syrie. "Une bombe est tombée sur ma maison, tout a été détruit, j’ai tout perdu, j’ai été obligé de venir ici. J’étais heureux en Syrie avant que tous ces problèmes ne commencent", a-t-il confié à Europe 1, tout en construisant sa tente au milieu d’une vingtaine d’abris de fortune, le long d’une route.

Mahmoud, réfugié syrien, Walid Berrissoul/EUROPE 1

© Walid Berrissoul/EUROPE 1

Ils représentent 20% de la population libanaise. Comme Mahmoud, réfugié au nord de Tripoli, au Liban, la plupart des réfugiés syriens restent dans la région. A la fin août, ils étaient 716.000 au Liban, soit 20% de la population, 515.000 en Jordanie et 460.000 en Turquie. Leurs conditions de vie sont souvent précaires. "S’il y a à manger le matin, je mange, sinon j’attends le soir. Hier je n’ai rien mangé", raconte ainsi Mahmoud, qui "craint l’hiver et la pluie".

enfants réfugiés syriens REUTERS

52% d’enfants. Les enfants de moins de 17 ans représentent 52% de la population de réfugiés. Dans le même camp que Mahmoud, Malak, 12 ans, raconte à Europe 1 avoir quitté la Syrie il y a deux ans. "Depuis, je ne suis jamais retournée en classe. Aucune école ne nous accepte au Liban", explique-t-elle, ajoutant que son petit frère de sept ans, lui, "ne sait ni lire, ni écrire". "Il ne sait même pas ce que c’est, l’école". Mais le plus dur, raconte une mère de famille, c’est la nuit, quand la plupart des enfants se réveillent en pleurs, pris de cauchemars.