Des armes chimiques sous surveillance… en France

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et Julien Pearce , modifié à
REPORTAGE E1 - La France aussi a un stock d’armes chimiques, issues de la Première guerre mondiale.

L’INFO. En France aussi, il existe des stocks d’armes chimiques. Sauf que celles-ci sont issues de la Première Guerre mondiale, alors qu’en Syrie, le régime de Bachar al-Assad en détiendrait plus de 1.000 tonnes, de fabrication plus récente,  selon des experts. Europe 1 s’est rendu dans la Marne, où sont entreposés 260 tonnes d’obus de la Première Guerre mondiale, encore impossible à détruire pour l’instant.

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Des obus entreposés dans des bunkers. Sur le camp militaire de Suippes, à l’est de Reims, plus de 17.000 munitions sont stockées sous haute surveillance. Ces obus, souvent retrouvés par des agriculteurs dans leurs champs, sont entreposés dans des bunkers initialement prévus pour accueillir des missiles nucléaires. Car il est toujours impossible de les détruire, la France ne disposant pas encore des infrastructures adaptées.

Des stocks d'armes chimiques... en Francepar Europe1fr

Des munitions "oxydées". Ces munitions "auront bientôt une centaine d’années", explique au micro d’Europe 1 Pierre-Yves Channeaux, démineur. "Elles se sont oxydées, elles ont perdu tout leur marquage", poursuit-il, énumérant les produits chimiques que peuvent contenir ces obus : phosgène, diphosgène, ypérite et acide cyanhydrique. "Ce sont des produits dangereux", souligne le démineur. "La particularité des armes chimiques, c’est que pour l’instant, depuis le 29 avril 1997, on n’est plus autorisés à les éliminer par des moyens qui engendrent des risques pour le personnel ou l’environnement, donc on les stocke depuis cette époque", explique Pierre-Yves Channeaux. Ce n’est qu’à partir de 2016 que la France pourra commencer à détruire ce stock, grâce à une usine spécifique en cours de construction dans l’Aube. La facture s’élève à 100 millions d’euros et il faudra compter plus de dix ans pour neutraliser cet arsenal.

stocks armes suippes JULIEN PEARCE / EUROPE 1

Et en Syrie ? Côté syrien, Bachar al-Assad a indiqué vouloir se conformer à la résolution des Nations unies sur le désarmement chimique. Des inspecteurs internationaux doivent entamer leurs travaux mardi, en s’appuyant sur la liste des sites fournie par le régime à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). Damas disposerait de 1.000 tonnes d’armes chimiques, dont 300 tonnes de gaz moutarde. Des stocks qui devront avoir été entièrement détruits d’ici la mi-2014, comme le prévoit la résolution de l’ONU.