DSK : la bataille des avocats est relancée

Benjamin Brafman, l'un des deux avocats de DSK et Kenneth Thompson, avocat de la plaignante, ont tout à tour affiché leurs certitudes sur l'affaire à la sortie du tribunal vendredi.
Benjamin Brafman, l'un des deux avocats de DSK et Kenneth Thompson, avocat de la plaignante, ont tout à tour affiché leurs certitudes sur l'affaire à la sortie du tribunal vendredi. © REUTERS
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avec agences , modifié à
Découvrez les arguments développés dès vendredi par les avocats des deux parties.

Il aura fallu moins de dix minutes au juge Michael Obus pour lever vendredi l'assignation à résidence surveillée de Dominique Strass-Kahn. La demande avait été formulée par le procureur lui-même, à la suite d'éléments qui auraient décrédibilisé son accusatrice. Le procureur a toutefois refusé d'abandonner les poursuites, expliquant que le dossier n'était "pas clos".

Mais l'audience à peine terminée, les avocats des deux parties ont tout à tour livré à la sortie du tribunal de Manhattan ce qui ressemble déjà une ébauche de plaidoirie. Voici les arguments des deux camps.

LA DEFENSE

Les erreurs de la plaignante.Le travail des enquêteurs du bureau du procureur qui a rélévé des erreurs dans le témoignage de la plaignante est sans aucun doute le meilleur atout pour la défense de DSK. En effet, d'après le procureur, la victime présumée de Dominique Strauss-Kahn a produit sous serment un "récit erroné" de l'agression sexuelle dont elle affirme avoir été l'objet, omettant de préciser qu'elle avait nettoyé une autre chambre avant de dénoncer les faits incriminés, a-t-il révélé vendredi.

Un profil suspect. Les enquêteurs soupçonnent par ailleurs la plaignante d'être impliquée dans des activités criminelles telles que trafic de stupéfiants et blanchiment d'argent sale. Elle aurait aussi menti à propos de sa demande d'asile aux Etats-Unis, où elle vit depuis 2002 ont affirmé les enquêteurs du bureau du procureur.

Les mensonges de la plaignante. Les avocats de DSK en ont donc profité pour réaffirmer que la version de leur client n'avait jamais évolué et ont pointé du doigt les "mensonges" de la plaignante pour exiger l'abandon des poursuites.

L'ACCUSATION

Des "preuves matérielles". Très virulent, et n'hésitant pas à donner des détails de la présumée agression, Kenneth Thompson a évoqué la détermination de sa cliente. "Je vais me montrer devant les caméras pour dire au monde entier ce qu'a fait Dominique Strauss-Kahn", lui aurait-elle dit.

Des détails sur l'agression. Kenneth Thompson a assuré disposer "de preuves matérielles" incriminant DSK pour tentative de viol. "Le rapport sexuel n'était pas consenti", a réaffirmé l'accusation vendredi. "DSK a laissé des hématomes sur le corps de la victime et des photos l'attestent", a-t-il déclaré à la sortie de l'audience. D'après Kenneth Thompson, DSK aurait "déchiré un ligament dans l'épaule" de sa cliente. Il a ajouté que les analyses scientifiques confirment en tous points les déclarations de la victime.

Une cliente irréprochable. Il a démenti par ailleurs la véracité des éléments sur les implications de sa cliente dans des affaires de drogue.

UNE DETERMINATION COMMUNE

Défense et accusation affichent une confiance inébranlable quant à l'issue de l'affaire. Un des avocats de DSK, William Taylor, a assuré à la sortie du tribunal avoir la "conviction" que son client serait acquitté. A l'inverse, Kenneth Thompson a déclaré à la presse que sa cliente "n'a pas changé un seul mot" à sa version des faits, contredisant ainsi les dires du procureur. "Nous pensons que le procureur du district pose les fondements d'un non-lieu", a-t-il toutefois admis.

Une prochaine audience reste fixée au 18 juillet.