DSK-Diallo : accord ou pas accord ?

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Benoist Pasteau, Maud Descamps avec Jean-Philippe Balassse et agences , modifié à
L'avocat de DSK a démenti vendredi soir un accord mais reconnaît des discussions.

>> L'INFO. Selon le New York Times, citant une source non identifiée connaissant le dossier, Dominique Strauss-Kahn et Nafissatou Diallo sont "tranquillement parvenus à un accord" à l'amiable qui doit cependant encore être signé. Une information démentie quelques heures plus tard par l'avocat américain de DSK, William Taylor, qui a réfuté également le montant de 6 millions de dollars avancé par Le Monde.

>> Mise à jour, 20h43. L'avocat de Dominique Strauss-Kahn, Me William Taylor, a indiqué vendredi soir qu'il espérait "un accord signé dans quelques jours, mais nous n'en avons pas encore un, et tant que vous n'avez pas d'accord signé, vous n'avez pas vraiment d'accord".

L'ancienne femme de chambre avait porté plainte au civil contre DSK le 8 août 2011, en parallèle d'une procédure pénale engagée le 14 mai précédent, date de l'agression supposée dans la suite du Sofitel occupée par l'ancien directeur du FMI. Il avait reconnu une brève relation sexuelle "inappropriée" avec la femme de chambre qu'il ne connaissait pas, mais avait démenti toute violence ou contrainte.

Le montant mystère du chèque

• Une question d'argent, pas de culpabilité. La question désormais n'est plus de savoir si DSK est coupable ou innocent. Une seule question sur toutes les lèvres : combien Dominique Strauss-Kahn versera-t-il à Nafissatou Diallo ? On parle maintenant d'argent, de transaction. Car c'est bien ainsi que fonctionne la justice américaine. Dans 90% des cas, ce genre de dossier se règle à l'amiable sans qu'il y ait de procès, car les tribunaux sont débordés. Le juge McKeon, par exemple, qui préside un tribunal croule sous les dossiers - 27.000 pour 27 ou 28 juges - est un adepte des accords négociés. Il n'a d'ailleurs jamais caché qu'il traiterait ce dossier comme tous les autres.

• Un chèque de plusieurs millions ? Alors que le quotidien Le Monde avance la somme de 6 millions de dollars (soit 4.64 millions d'euros), les avocats français de DSK, Mes Frédérique Baulieu, Richard Malka et Henri Leclerc, démentent "vigoureusement les informations fantaisistes et erronées dont le journal Le Monde fait état". Selon le quotidien, DSK "contracterait un emprunt bancaire de 3 millions de dollars", son épouse, Anne Sinclair, dont il est séparé, lui prêtant les "3 millions restants".

Pour l'avocat Stephen Dreyfuss, ancien substitut du procureur, interrogé vendredi matin sur Europe 1, "nous n'avons aucune idée du montant de la transaction et il n'est pas certain que nous le sachions un jour, sauf fuite intentionnelle d'une des parties", a-t-il expliqué, soulignant que "depuis qu'il est séparé de son épouse, Dominique Straus-Kahn n'a plus les mêmes moyens" financiers. Même point de vue pour l'avocat Ron Soffer, interrogé vendredi midi sur Europe 1, qui a déclaré qu'il "ne serait pas étonné si le chèque ne dépasse pas quelques centaines de milliers d'euros", vu les finances actuelles de Dominique Strauss-Kahn.

>> EN IMAGES - Le film des évènements

• Possible audience la semaine prochaine. Le juge Douglas McKeon, en charge de la procédure civile au tribunal du Bronx, a confirmé une possible audience de la semaine prochaine. Le magistrat s'est toutefois refusé à tout commentaire sur l'annonce faite plus tôt. Dix-huit mois après le début de l'affaire, "l'affaire DSK" pourrait donc en rester là aux Etats-Unis. En mai, le juge avait refusé de classer l'affaire, comme le demandaient les avocats de DSK qui faisaient valoir une immunité diplomatique.

• Najat Vallaud-Belkacem élude la question, Désir heureux. Invitée sur Europe 1 vendredi matin à l'occasion du comité interministériel des droits des femmes, la ministre Najat Vallaud-Belkacem n'a pas souhaité commenter cette information, expliquant ne pas avoir "pour habitude de commenter les affaires judiciaires en cours". De son côté, Harlem Désir, numéro un du PS, s'est dit heureux vendredi d'un éventuel dénouement de l'affaire judiciaire, une "procédure pénible pour tous".

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