Course au "chèque bébé" en Espagne

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avec Henry de Laguérie , modifié à
Pour obtenir une aide qui va disparaître le 1er janvier, les femmes se pressent d’accoucher.

C’est l’été dernier que le gouvernement espagnol a annoncé, rigueur oblige, la fin du "chèque bébé", une aide financière pour les jeunes parents qui existait depuis trois ans. Pour décrocher le chèque de 2.500 euros avant qu’il ne disparaisse le 1er janvier prochain, certaines femmes enceintes sont prêtes à tout.

Déclencher un accouchement, "ça se fait de plus en plus, surtout dans le secteur privé, parce qu’il y a des mères qui le demandent et des gynécologues qui certifient que ça ne risque rien", explique Beatriz Fernández, une spécialiste espagnole de l'accouchement, interviewée par le journal La Voz de Galicia.

Sur internet, certains sites conseillent de marcher au moins une heure par jour. "Conduire, avoir des relations sexuelles pendant la dernière semaine de grossesse, stimuler les tétons, manger du chocolat chaud", sont d'autres "recettes miracles" que les futures mères peuvent trouver en ligne, liste le site Intereconomia.com.

Un risque pour l'enfant

Les autorités espagnoles ont tenu, de leur côté, à rappeler la dangerosité d’un accouchement déclenché de façon trop prématurée. "Je conseille aux futures mères de renoncer à une telle décision quand le fœtus n’est pas prêt, parce qu’elles s’exposent à donner naissance à un enfant qui aura des problèmes toute sa vie", met en garde le médecin Enrique Segrelles, dans les colonnes de La Voz de Galicia.

Au-delà du risque sanitaire de cette course de fin d’année, la disparition du "chèque bébé" pourrait fragiliser un peu plus la natalité espagnole qui est, avec un taux de 1,4 enfant par femme, l’une des plus faibles d’Europe.