Côte d’Ivoire : le possible scénario du pire

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avec Marc Messier , modifié à
Le sortant Gbagbo et l’ex-Premier ministre Ouattara s’affrontent au 2nd tour. Complexe.

Les résultats du premier tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire ont mis trois jours à tomber. Le second tour, lui, devrait avoir lieu à la toute fin du mois de novembre. Le président sortant Laurent Gbagbo affronte l’ancien Premier ministre Alassane Ouattara. Avec plusieurs scénarios possibles.

Laurent Gbagbo, le "boulanger" d'Abidjan. Ainsi surnommé pour son habileté à rouler tout le monde dans la farine, le président sortant, dont le mandat s’est officiellement achevé il y a cinq ans déjà, fait figure de favori avec ses 38,3% des suffrages obtenus au premier tour.

Alassane Ouattara, enfin élu ? L’ancien Premier ministre du Félix Houphouët-Boigny n’avait pas pu se présenter à l’élection présidentielle en 2000, sa nationalité avait alors été qualifiée de "douteuse". Celui que ses supporters appellent le "Brave Tché" pourrait cette fois tirer son épingle du jeu. Crédité de 32,08% des voix au premier tout, Alassane Ouattara est en effet le grand favori des Dioulas, les habitants du Nord de la Côte d’Ivoire, à majorité musulmans et qui sont depuis longtemps écartés du jeu politique ivoirien.

Henri Konan Bédié, le troisième homme. La candidature d’Alassane Ouattara pourrait être boostée par le soutien proposé par Henri Konan Bédié, chassé du pouvoir en 1999 et arrivé sur la troisième marche du podium lors du premier tour avec 25,2% des voix. Les deux hommes sont liés via le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix. En théorie, cette alliance politique pourrait déboucher sur un report de voix favorable à Alassane Ouattara. Mais reste à convaincre l’électorat d’Henri Konan Bédié, composé en majorité de Baoulés, la principale ethnie de Côte d’Ivoire, de voter pour Alassane Ouattara.

Le scénario du pire. Laurent Gbagbo pourrait être tenté de centrer sa campagne de l’entre-deux tours sur les différences communautaires. Prenant le risque de provoquer un dérapage nationaliste et de nouvelles violences. La France a invité tous les acteurs ivoiriens de ce scrutin à "continuer d'agir dans (un) esprit de responsabilité et de sérénité".