Corées : pourquoi la pression retombe ?

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
INTERVIEW - La directrice du centre Asie de l'Institut français des relations internationales décrypte la décision de la Corée du Nord.

Après plusieurs mois de fortes tensions avec Séoul, la Corée du Nord a accepté lundi la reprise des voyages entre les deux Corées ainsi que l'assouplissement des contrôles frontaliers. Entretien avec Valérie Niquet, la directrice du centre Asie de l'Institut français des relations internationales (IFRI) :

Europe 1 : Ce signe de détente est-il une première ?

Valérie Niquet : En fait, la Corée du Nord nous a habitués au chaud et au froid. En général les choses vont très mal, on va jusqu’aux menaces, on reprend les essais nucléaires et quand plus rien n’avance, le régime nord coréen donne des signes d’ouverture pour relâcher en quelque sorte la pression. Pyonguang est très isolé et a besoin du monde extérieur dans une certaine mesure. C’était d’ailleurs la stratégie du président Obama de ne céder quasiment sur rien.

E.1 : Jusqu’où peut aller ce réchauffement maintenant ?

V.N : On va peut-être aller jusqu’à une reprise du dialogue, ce qu’espèrent les Chinois : ils avaient été les artisans du dialogue à six [Chine, Etats-Unis, Japon, Russie et les deux Corées ndlr ]et ils voudraient conserver ce rôle important vis-à-vis de la Corée du Nord et de la communauté internationale. Dès lundi, un représentant chinois devrait se rendre en Corée du Nord pour tenter d’obtenir une reprise de ce fameux dialogue à six qui, dans l’idéal, devrait aboutir à une dénucléarisation de la Corée du Nord.

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