Clinton promet une génération "sans sida"

Quelque 25.000 personnes participent à partir de dimanche à Washington à la 19e conférence internationale sur le sida, avec comme thème clé, une nouvelle mobilisation pour mettre fin à la pandémie
Quelque 25.000 personnes participent à partir de dimanche à Washington à la 19e conférence internationale sur le sida, avec comme thème clé, une nouvelle mobilisation pour mettre fin à la pandémie © REUTERS
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avec agences , modifié à
La 19e conférence internationale sur le sida se tient à Washington depuis dimanche.

C'est la première fois depuis 22 ans que cette conférence se tient aux Etats-Unis. Quelque 25.000 personnes participent depuis dimanche à Washington à la 19e conférence internationale sur le sida, avec comme thème clé, une nouvelle mobilisation pour mettre fin à la pandémie. Un objectif jugé désormais possible avec les traitements existants.

Clinton promet une génération "sans sida"

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La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, s'est d'ailleurs engagée lundi à ce que les Etats-Unis fassent émerger une génération "sans sida", devant les représentants de 190 pays regonflés par l'espoir de débarrasser le monde d'une pandémie qui a fait 30 millions de morts en 30 ans. Sous les applaudissements nourris, elle a aussi annoncé plus de 150 millions de dollars (soit environ 125 millions d'euros) de financements supplémentaires pour lutter contre la maladie. "Nous ne reculerons pas, nous ne céderons pas, nous lutterons pour nous donner les moyens de franchir cette étape historique", a assuré la secrétaire d'Etat.

Ces annonces interviennent au moment où le secteur médical et les associations redoutent que les Etats-Unis ne se désengagent financièrement du fait de coupes dans leurs dépenses et de leurs difficultés budgétaires.

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© Capture France 2

Quant au président français, il a affirmé lundi que la France poursuivrait sa participation au Fonds mondial contre le sida. La France est "le deuxième contributeur financier du fonds mondial, et elle entend poursuivre sa participation, mais aussi la diversifier", a assuré François Hollande avant d'ajouter vouloir "créer des financements innovants, supplémentaires".

La fin de l'épidémie d'ici 2050 ?

Les chercheurs en pointe contre le sida estiment que l'arsenal thérapeutique développé depuis vingt ans permet d'envisager la fin de cette épidémie dévastatrice, qui a fait 30 millions de morts depuis sont émergence au début des années 80. Le professeur Françoise Barré-Sinoussi, co-lauréate du prix Nobel de médecine pour l'identification du VIH et d'autres imminents virologues, estime elle aussi que guérir l'infection paraît possible avec les progrès scientifiques accomplis et un nouvel élan global pour mobiliser talents et ressources.

Ecoutez Françoise Barré-Sinoussi sur Europe 1 le 20 juillet :

Les dernières études scientifiques sont par ailleurs encourageantes. Les récents résultats d'essais cliniques montrent que les antirétroviraux permettent de réduire fortement le risque d'infection des personnes séronégatives ayant des relations sexuelles risquées. Ces thérapies mises au point dans les années 90 réduisent fortement la charge virale des séropositifs, leur permettant de vivre en bonne santé et de nettement moins transmettre le VIH.

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Un nouveau pas dans la lutte contre le sida vient d'ailleurs d'être franchi. La FDA, l'agence américaine du médicament, a donné lundi son feu vert à la mise sur le marché aux Etats-Unis du Truvada, un antirétroviral qui constitue le tout premier traitement préventif contre le sida. Autorisé depuis 2004 comme traitement chez des patients contaminés, son efficacité préventive avait été mise en évidence lors d'un essai clinique mené de juillet 2007 à décembre 2009 dans six pays.

Faciliter l'accès aux antirétroviraux

Le développement des antirétroviraux a connu des progrès importants ces dernières années. Selon les derniers chiffres de l'Onusida, plus de 8 millions de personnes contaminées par le VIH prenaient des antirétroviraux fin 2011 dans les pays à revenus bas et intermédiaire notamment en Afrique subsaharienne, région la plus touchée.

Mais ce nombre record ne représente encore que 54% des 15 millions d'infectés qui en ont besoin. Le fossé dans les ressources pour étendre l'accès aux antirétroviraux pour ces personnes reste donc une préoccupation majeure des responsables sanitaires dans un contexte de contraintes budgétaires des pays donateurs.

Les Nations unies estiment à 34 millions le nombre de personnes séropositives dans le monde. Mais les statistiques de l'Onu montrent que le nombre de morts liées au sida est tombé à 1,7 million l'an dernier contre 1,8 million en 2010 et 2,3 millions en 2005.

Les Etats-Unis avaient interdit en 1990 l'entrée des personnes séropositives. Cette mesure a été levée en 2009 par le président Barack Obama.