Onze jours après avoir une nouvelle fois mis en garde les Etats-Unis sur ses liens étroits avec Israël, Oussama Ben Laden a refait parler de lui vendredi. Selon SITE, un centre américain de surveillance de sites islamistes, le leader d’Al-Qaïda a adressé un message aux "populations européennes" dans lequel il demande aux pays du Vieux continent de quitter l’Afghanistan.
"Nous n'exigeons rien d'injuste. Il vous revient simplement de mettre fin à l'injustice et de retirer vos soldats", déclare l'activiste saoudien dans cet enregistrement de près de cinq minutes, sous-titré en anglais mais aussi, fait inhabituel, en allemand. Evidemment tout sauf un hasard, à deux jours d'élections législatives cruciales en Allemagne.
"Il est honteux de faire partie d'une alliance (l'Otan) dont le chef se moque de répandre du sang d'êtres humains en bombardant volontairement des villages", déclare encore Oussama Ben Laden, faisant allusion aux bavures fréquentes de l'aviation américaine. "Quand on voit (ces massacres) de vos alliés américains et de leurs supplétifs dans le nord de l'Afghanistan, on comprend les événements sanglants de Madrid et de Londres."
Depuis plusieurs jours, la tension monte outre-Rhin. Le réseau Al-Qaïda vient d'adresser trois messages en une semaine à l'Allemagne. Depuis le week-end dernier, la police allemande a dit avoir relevé son niveau d'alerte contre de possibles attentats islamistes après avoir recensé depuis deux semaines "cinq messages qui tous, de façons différentes, traduisaient une menace pour l'Allemagne". De son côté, le département d'Etat américain a pris mercredi une initiative inhabituelle en exhortant les ressortissants américains en Allemagne à la plus grande vigilance.
Vendredi toujours, la police judiciaire a annoncé avoir découvert sur internet une autre vidéo menaçant l'Allemagne. Dans cette vidéo, un homme présenté comme "Ajjub", s'exprimant en Allemand, déclare: "A cause de votre engagement ici contre l'Islam, attaquer l'Allemagne devient pour nous, Moudjahidines, une idée séduisante." Ce n'est qu'une question de temps "avant que le Djihad détruise les murs allemands", poursuit l'homme.