Belgique : victorieux, les nationalistes flamands veulent former un gouvernement

Bart De Wever, leader des nationalistes flamands, est le grand vainqueur des législatives.
Bart De Wever, leader des nationalistes flamands, est le grand vainqueur des législatives. © REUTERS/Francois Lenoir
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avec AFP , modifié à
LÉGISLATIVES - Bart De Wever, leader de la Nouvelle alliance flamande, veut former un gouvernement fédéral. 

L'info. Les nationalistes flamands, grands vainqueurs des législatives de dimanche en Belgique avec environ un tiers des voix côté néerlandophone, veulent essayer de former un gouvernement fédéral, a déclaré leur chef, Bart De Wever. "Nous ne voulons pas de longue crise politique et donc, au niveau fédéral, nous voulons prendre l'initiative pour voir ce qui est possible", a déclaré M. De Wever devant ses supporteurs.

Pari gagné.  Avec quelque 32 à 34% des voix côté néerlandophone, Bart De Wever, maire d'Anvers a gagné son pari de franchir le seuil symbolique des 30%, alors que les autres formations s'étaient liguées contre lui. "Nous devons d'abord chercher en Flandre les partenaires nécessaires pour former un gouvernement" régional "fort et, comme parti le plus grand", a dit Bart De Wever, qui a fait campagne clairement à droite.

"Défendre les intérêts de la Flandre"."Nous devons également défendre les intérêts de la Flandre au niveau fédéral. Cette situation est rendue d'autant plus difficile que la démocratie flamande n'a jamais été aussi éloignée de la francophone", a-t-il dit. les commentateurs se sont montrés très prudents en raison des complexités de la vie politique belge. Ils notaient que les gains de la N-VA se sont fait aux dépens du parti d'extrême-droite Vlaams Belang, en nette baisse. "Les partis séparatistes accusent un certain recul", a souligné le président du PS francophone, Paul Magnette.

Elio Di Rupio

© REUTERS/Laurent Dubrule

Les socialistes leader en Wallonie ? Selon des résultats encore partiels, les socialistes, farouches adversaires de la Nouvelle Alliance flamande (N-VA), seraient au coude à coude avec la droite libérale du Mouvement réformateur chez les francophones de Wallonie et de Bruxelles. Le chef du PS francophone, Paul Magnette, a laissé entendre qu'une reconduction de l'actuelle coalition de droite, de gauche et du centre autour du Premier ministre sortant Elio Di Rupo, à laquelle la N-VA ne participe pas, restait possible.Arrivés en deuxième position en Flandre, les démocrates-chrétiens du CD&V ont félicité la N-VA, "grand vainqueur" de l'élection. Leur figure de proue, Kris Peeters, a indiqué qu'il laisserait Bart De Wever "prendre l'initiative" et qu'il répondrait "à toutes les invitations".

Crise politique de 541 jours. Les précédentes législatives, en 2010, avaient débouché sur une crise politique record puisqu'il avait fallu 541 jours pour former un nouveau gouvernement. M. De Wever, dont la N-VA avait recueilli 28,3% des voix en Flandre, avait en vain été chargé par le roi de former une majorité. Il avait ensuite refusé en 2011 d'intégrer le gouvernement du Premier ministre francophone et socialiste Elio Di Rupo. Ce gouvernement est soutenu par une large coalition des six principaux partis -trois flamands et trois francophones- chrétiens-démocrates, libéraux et socialistes.

"Confier la garde du poulailler à un renard". Ces derniers pourraient être tentés de s'allier de nouveau et rejeter ainsi la N-VA dans l'opposition. Au cours de la campagne, M. De Wever a fait de l'éviction des socialistes du pouvoir son principal objectif. Le responsable nationaliste devrait être appelé par le roi Philippe, qui a succédé à son père Albert II en juillet dernier, à chercher des partenaires, y compris francophones, pour constituer un gouvernement fédéral. Une position quasi schizophrénique pour un homme qui clame que la Belgique ne fonctionne plus. "Bart De Wever Premier ministre, ce serait comme confier la garde du poulailler à un renard", a lancé M. Di Rupo.

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