Bachar al-Assad juge "inefficaces" les frappes contre l'EI

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avec agences , modifié à
Dans une interview à Paris Match, le président syrien s'exprime notamment sur les frappes lancées par la coalition.

Rares sont les moments où le président syrien s’exprime dans des médias occidentaux depuis le début de la guerre civile qui a fait plus de 200.000 morts dans son pays. Bachar al-Assad a donné une interview au magazine Paris Match, dont les premiers extraits ont été dévoilés mercredi. Celui qui est à la tête d’un pays déchiré entre loyalistes au régime, rebelles et djihadistes estime que les frappes de la coalition contre les terroristes de l’Etat islamique sont inutiles.

Des interprétations divergentes. Ces interventions aériennes "nous auraient certainement aidés si elles étaient sérieuses et efficaces. C'est nous qui menons les combats terrestres contre Daesh (l’autre nom de l’organisation), et nous n'avons constaté aucun changement, surtout que la Turquie apporte toujours un soutien direct dans ces régions", souligne-t-il. En réunion à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de la coalition a au contraire jugé que ses attaques en Irak et en Syrie commençaient "à montrer des résultats".

Bachar al-Assad estime qu’ on "ne peut pas mettre fin au terrorisme par des frappes aériennes. Des forces terrestres qui connaissent la géographie et agissent en même temps sont indispensables", a jugé le dictateur syrien.

"Le capitaine ne pense pas à la mort". Concernant son maintien à la tête de la Syrie, il a déclaré que son "but n’est pas de rester président, ni avant, ni pendant, ni après la crise. Mais quoi qu’il arrive, nous autres Syriens, n’accepterons jamais que notre pays devienne un jouet entre les mains de l’Occident. C’est un principe fondamental pour nous", a-t-il dit lors de l’interview. Selon lui, un "capitaine ne pense pas à la mort, ni à la vie, il pense à sauver son navire".

Il ne connaît "même pas" Hollande. Bachar al-Assad s'est également montré très dur à l'encontre du président français, qu'il dit ne "même pas connaître". Selon lui, "l'administration actuelle oeuvre à l'encontre des intérêts de notre peuple de ceux du peuple français". Il affirme n'être "ni l'ennemi personnel, ni le rival d'Hollande".

>> Découvrez les coulisses de l'interview avec Paris Match