Attaque au Kenya : elle s'est cachée 50 heures dans une penderie

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Chloé Pilorget-Rezzouk avec AFP , modifié à
L’étudiante, cachée dans une penderie, a été découverte par les forces de l’ordre kenyanes, deux jours après l’attentat sanglant contre l’université de Garissa.

Elle s’est protégée en se cachant à l’intérieur d’une penderie. Samedi, une survivante a été découverte à l'université kényane de Garissa, cible d’une attaque par un commando islamiste ayant fait 148 morts - essentiellement des étudiants.

Cinq survivants retrouvés depuis vendredi. "Une survivante a été retrouvée à l'intérieur de l'université" par les forces de sécurité qui ratissent le campus, a déclaré Arnolda Shiundu, responsable de la communication de la Croix-Rouge kényane. La jeune fille "a été emmenée à l'hôpital et est actuellement examinée par les médecins", a-t-elle précisé. La responsable a également indiqué que quatre autres survivants avaient été découverts sur le campus, vendredi, au lendemain de la fin de l'assaut mené par les forces de sécurité.

Deux jours dans une penderie. La jeune femme a été découverte vers 11 heures locales, samedi, soit plus de 50 heures après le début de l'attaque. Selon un policier à Garissa, la survivante "était cachée depuis deux jours dans une penderie". En passant la zone au peigne fin, les forces de sécurité ont entendu du bruit venant du placard et lui ont demandé de sortir après avoir armé leurs armes, selon cette même source. Apeurée, elle a d’abord refusé. C’est un professeur qui a dû la convaincre qu'elle était en sécurité pour qu'elle accepte de s'extraire de sa cachette. "Elle n'arrêtait pas de demander aux forces de l’ordre de lui assurer qu'ils n'étaient pas des shebab avant de sortir", a expliqué ce policier. 

L’attaque la plus meurtrière depuis 1998. Le commando islamiste est entré de force sur le campus, jeudi à l'aube, abattant ceux qu'ils croisaient avant de pénétrer dans les chambres de la cité universitaire, surprenant les étudiants dans leur sommeil ou au saut du lit. Après quelque 16 heures de siège, les autorités kényanes ont annoncé la fin de l'attaque, marquée par la mort de 142 étudiants. La plupart ont été exécutés après avoir été séparés de leurs camarades musulmans par les islamistes, et de trois policiers et trois militaires. "Quatre terroristes" ont également été tués lors de l'assaut donné par les forces de sécurité. Cette attaque est la plus meurtrière sur le sol kényan depuis l'attentat contre l'ambassade des États-Unis à Nairobi en 1998, dans lequel 213 personnes avaient péri.

Alors que cinq personnes ont été interpellées samedi, les islamistes somaliens shebab, appartenant à un groupe affilié à Al-Qaïda, ont menacé le Kenya d'une "longue, épouvantable guerre" et d'un "nouveau bain de sang", dans un communiqué. 

Trois jours de deuil national. Par ailleurs, le président kényan Uhuru Kenyatta a annoncé, samedi en fin de journée, trois jours de deuil national : "Je décrète trois jours de deuil, durant lesquels nos drapeaux seront mis en berne", a-t-il déclaré, dans une allocution télévisée depuis la présidence. Uhuru Kenyatta ne s'était pas exprimé depuis la fin, jeudi soir, de près de 16 heures de siège à l'université.

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