Algérie : "Hollande n'a rien occulté"

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et avec agences , modifié à
MINUTE PAR MINUTE - Retour sur la deuxième journée de la visite d’État du président français.

#L’ESSENTIEL

• Le chef de la diplomatie algérienne a déclaré "nous pouvons nous reconnaitre dans les principes" du discours de François Hollande

• François Hollande s'est exprimé jeudi matin à la tribune du Parlement algérien où il a reconnu "les souffrances infligées à l'Algérie". Relisez l'essentiel de ses déclarations ici.

• La majorité des parlementaires algériens se disent plutôt satisfaits mais sans enthousiasme débordant. Certains attendaient des excuses.

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#LE MINUTE PAR MINUTE

15h30. Un discours "qui n'occulte rien" selon la diplomatie algérienne. "C'est un discours qui n'a occulté ni le passé ni l'avenir. M. Hollande a mis au cœur de son intervention l'injustice du système colonial et la grande souffrance du peuple algérien" durant la colonisation française, s'est réjoui le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci, cité par l'agence APS, dans une première réaction officielle au discours du président français. "M. Hollande a mis en relief, dans son discours la culture de la paix et du respect de l'autre. Ce sont-là deux principes de base de notre pays et de sa diplomatie et nous ne pouvons que nous reconnaître dans ces principes et les accompagner sur le terrain", a ajouté le chef de la diplomatie algérienne.1

12h30 : Un parlement algérien mitigé. "C'est une avancée importante. Il a parlé du génocide du 8 mai 1945. C'est la première fois qu'un chef d’État l'aborde sous cet angle. Il a reconnu la torture. C'est une reconnaissance de fait. C'est un facteur d'apaisement", s'est réjouie Louisa Hanoun, secrétaire générale du Parti des travailleurs algériens, interrogée par Europe1. La majorité des parlementaires sont donc sortis plutôt satisfaits de la rencontre avec François Hollande. Même s'il n'a pas suscité un enthousiasme fou. Une minorité de députés se disent même déçus et attendaient des excuses. "C'est un pas positif, mais ce n'est pas suffisant. Le gouvernement français demande aux Turcs de reconnaître les crimes contre les Arméniens. Le peuple algérien a le droit de demander de la reconnaissance et des excuses de l’État français", réclame ainsi un parlementaire du Front des forces socialistes. "Nous ce qu'on attend, c'est le pardon de l’État Français", renchérit un autre du FLN.

12h00 : Borloo presse Hollande sur les "Chibanis." Jean-Louis Borloo a demandé jeudi à François Hollande, en déplacement en Algérie, de publier les décrets d'application d'une loi de 2007 pour l'aide à la réinsertion dans leur pays des vieux travailleurs maghrébins qui ont immigré en France, les "Chibanis". "Puisque François Hollande est aujourd'hui à Alger, avant qu'il ne reparte, qu'il annonce que les deux décrets vont être publiés et que nos frères Chibanis vont pouvoir rentrer en Algérie et toucher leurs pensions", a demandé le président de l'UDI sur BFMTV/RMC.

Portée par Jean-Louis Borloo et votée en 2007 à l'unanimité par les deux chambres, cette loi permet aux vieux migrants "Chibanis" ("anciens" en arabe), essentiellement maghrébins, de percevoir leurs aides au logement, assurances maladie ou vieillesse, quel que soit l'endroit où ils résident et notamment dans leur pays d'origine s'ils souhaitent y retourner pour leur fin de vie. "Depuis cinq ans et demi, cette loi n'a pas fait l'objet des deux décrets qui permettent qu'elle soit appliquée. Il y a un blocage, je ne sais pas à quel niveau. C'est une affaire de fraternité, de dignité."

10h48 : Une "attitude indigne" selon le FN. Louis Aliot, vice président du FN, a dénoncé l'"attitude indigne" du président français qui venait de reconnaître "les souffrances" infligées par la colonisation. "Le président de la République, devant un parlement algérien très peu démocratique a, sous couvert de vérité, revisité l'histoire et condamné implicitement la France", a fustigé dans un communiqué le vice-président du Front national. "Comble de la honte, le président socialiste n'a pas eu un mot pour l'abandon et les crimes commis à l'encontre des harkis et des pieds-noirs par les amis de Monsieur Bouteflika (le président algérien, ndlr).

09h59 : Au nom de l'"amitié" franco-algérienne. François Hollande a conclu son discours devant les deux chambres du Parlement algérien en évoquant l'amitié franco-algérienne. "Une déclaration d'amitié a été signée. Elle comprend trois exigences : la reconnaissance du passé, la solidarité entre nos deux nations, et lever l'espérance". Enfin, François Hollande a estimé que "c'est pour la jeunesse de France et d'Algérie que nous faisons cette déclaration d'amitié, c'est pour elle que je suis venu ici".

09h55. "Accueillir mieux" les demandeurs des visas. Le chef de l’État français a promis jeudi d'"accueillir mieux" les Algériens demandant des visas pour se rendre en France, et de faire en sorte que les consulats français délivrent plus vite les documents. Il est nécessaire de "maîtriser les flux migratoires" mais la demande de visas "ne doit pas se transformer en un parcours d'obstacles ou pire encore une humiliation", a-t-il déclaré.

09h51 : Vers un "Erasmus" méditerranéen ? François Hollande a dit souhaiter accueillir davantage d'étudiants algériens dans les universités françaises et a dit encourager la construction d'une maison de l'Algérie sur le campus de la cité universitaire internationale à Paris. Il a par ailleurs prôné la mise en place, à l'échelon méditerranéen, d'un système d'échanges universitaires du type Erasmus. "On trouvera un autre nom, un autre philosophe, mais c'est le même système : permettre les échanges, la circulation", a détaillé le président français.

09h47 : Booster les échanges économiques. "Économiquement, la France et l'Algérie doivent passer à la vitesse supérieure", a insisté le chef de l'Etat, estimant que forts des liens qui les unissent, les deux pays "peuvent ouvrir un partenariat stratégique d'égal à égal". Pour François Hollande, la France et l'Algérie doivent également relever un défi commun : "celui de la jeunesse, la formation, l'éducation". 

"L'Histoire, même tragique et douloureuse, doit être dite". "Je reconnais les souffrances infligées par la France au peuple algérien" pendant "la colonisation", a poursuivi le chef de l'Etat, ajoutant qu'il est maintenant "nécessaire que les historiens aient accès aux archives pour que la vérité puisse être connue de tous". Le président français a également souligné que la Méditerranée "ne nous sépare pas, elle nous unit, et nous donne des responsabilités communes exceptionnelles".

>> TEMOIGNAGE - Ce que les Algériens souhaitent

09h23 : "Nous devons la vérité". "C'est un grand honneur pour moi d'être reçu par le Parlement algérien et je mesure toute l'importance de ma visite", a déclaré François Hollande en ouverture de son allocution. "Il y a 50 ans, l'Algérie conquérait ce droit inaliénable, ce droit pour un peuple de disposer de lui-même", a ensuite souligné le président français. "Nous devons la vérité à la jeunesse. Rien ne se construit dans la dissimulation, dans l'oubli et encore moins dans le déni", a-t-il estimé, rappelant que "pendant 132 ans l'Algérie a été soumise à un système injuste et brutal".

08h20 : Un "succès". "Je crois que c'est un grand voyage", a déclaré Mourad Medelci, ministre algérien des Affaires étrangères, au sujet de la visite de François Hollande à Alger. "Un voyage qui peut déjà être qualifié de succès si on en juge par la qualité de l'accueil qui lui a été réservé par la population algérienne", a-t-il ajouté, répondant aux questions de Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1. Pour le ministre des Affaires étrangères algérien, l'intervention du président français devant le Parlement, jeudi matin, sera "un message à la nation algérienne important car il (François Hollande, ndlr) ira au tréfonds du passé et de l'avenir. Je sais qu'il n'a pas l'intention de se dérober à la vérité et que l'opinion publique algérienne est à l'écoute" du président français, a ajouté Mourad Medelc, soulignant que "la vérité n'a pas de limite et à un niveau responsable on peut la dire".