Accord en vue pour la Grèce

© REUTERS
  • Copié
Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Les discussions sur l'aide financière sont entrées "dans la dernière ligne droite" selon Zapatero.

La zone euro se prépare à approuver ce week-end le principe au moins du déclenchement de l'aide à la Grèce. Les ministres des Finances de la zone euro se réuniront dimanche après-midi pour tenter de boucler le plan de soutien à la Grèce permettant à Athènes de recevoir plusieurs dizaines de milliards d'euros d'aide financière en échange d'un plan d'austérité sans précédent.

"Nous sommes dans la dernière ligne droite, il ne reste que quelques jours pour la concrétisation de tout le contenu de l'accord", a déclaré vendredi soir le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union européenne.

Un sommet le 7 mai

La réunion de dimanche se tiendra après un accord (imminent vendredi) entre le gouvernement grec, le FMI, la Commission européenne et la Banque centrale européenne sur les mesures d'austérité exigées de la Grèce pour débloquer l'aide financière internationale. Une fois cet accord obtenu, les Etats de la zone euro devront encore approuver à l'unanimité le déclenchement de l'aide.

"Les ministres de l'Eurogroupe doivent examiner le plan grec, mais le mécanisme doit être déclenché par les dirigeants" de la zone euro qui se réuniront en sommet dans ce but "probablement le 7 mai", soit plus tôt que la date du 10 mais évoquée jusqu'ici, a souligné une source diplomatique européenne.

Des conditions strictes pour Athènes

Le montant global du soutien apporté à la Grèce par l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI) pourrait atteindre 120 milliards d'euros sur trois ans, et jusqu’à 45 milliards pour la première année. En contrepartie, il devrait poser des conditions extrêmement contraignantes et pénalisantes pour la population grecque.

Des responsables de l'Union ont déclaré que le FMI avait exigé d'Athènes une réduction de 10 points du déficit budgétaire en deux ans, soit l'équivalent de 24 milliards d'euros d'économies. Cela passerait notamment par un relèvement de la TVA, la suppression de primes représentant un 13e et un 14e mois de traitement pour les fonctionnaires et un gel des salaires pour trois ans. Les syndicats ont déjà appelé à une série d'arrêts de travail au cours des prochains jours.

Réaction des marchés

L'espoir d'une issue rapide des discussions sur l'aide à Athènes continue de favoriser une reprise des marchés financiers après les deux séances très agitées de mardi et mercredi. L'euro a repassé la barre de 1,33 dollar et l'écart de rendement entre les emprunts grecs et allemands à 10 ans, qui représente la prime de risque exigée par les investisseurs pour détenir de la dette émise par Athènes, se resserrait encore vendredi.

La Bourse de Paris a perdu vendredi 0,62%, celle de Francfort 0,15% tandis que celle de Londres a clôturé en baisse de 1,15%. L'indice bruxellois a terminé quasi stable (-0,03%) et la Bourse suisse a perdu 0,74%. Toutefois, une issue à la crise grecque serait loin d'apaiser les inquiétudes suscitées par l'ampleur des dettes publiques dans l'ensemble de la région. Le scénario de la contagion n’est pas encore repoussé.