A l'étranger, Copé est vu comme "populiste"

Pour le quotidien britannique The Telegraph, Jean-François Copé est un "populiste".
Pour le quotidien britannique The Telegraph, Jean-François Copé est un "populiste". © CAPTURE D'ECRAN THE TELEGRAPH
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REVUE DE PRESSE -  Les médias étrangers tapent dur sur l’UMP et son patron.

"Populiste", "agitateur" et même "xénophobe" : la presse étrangère se montre extrêmement sévère mardi avec Jean-François Copé, proclamé officiellement président de l’UMP lundi soir après un scrutin rocambolesque. Le quotidien espagnol El Païs revient ainsi sur le "psychodrame à l’UMP", qui apparaît déjà comme "l’un des épisodes les plus fous de la Ve République".

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el pais copé

Pour El Païs, Jean-François Copé est un "populiste", au discours teinté de "xénophobie" et dont les partisans sont des "extrémistes bruyants". Côté britannique, The Telegraph, plutôt conservateur, se montre tout aussi dur avec celui qu’il qualifie d’"outsider populiste", dont la campagne a beaucoup parlé du "’racisme anti-blanc’ censé être un fléau dans les banlieues".

"Guerre civile" en vue à l’UMP

The Independent revient de son côté sur un Jean-François Copé "fier comme Artaban" au moment d’annoncer sa victoire. Le quotidien précise que le nouveau patron de l’UMP est "d’origine juive mais non-pratiquant", et qu’il plaide pour une droite "décomplexée". "En pratique, cela signifie refuser toute alliance avec le Front national, mais lui voler certains de ses thèmes nationalistes, autoritaires et anti-immigration", assène le quotidien.

the independent, copé

© CAPTURE D'ECRAN THE INDEPENDENT

Le journaliste poursuit en rappelant que les querelles au sein de la droite française lui ont à une époque valu le titre de "droite la plus stupide du monde" et assure que "l’intensité des divisions, mises au jour par le scrutin embrouillé et contesté de dimanche, suggère qu’une guerre civile est sur le point d’éclater à nouveau".

"Germe de la désunion"

Un constat plus ou moins partagé en Allemagne par le Spiegel, l’hebdomadaire de centre-gauche, qui note que le perdant à l’UMP "n’est pourtant pas [le] plus sérieux et unique concurrent [de Jean-François Copé], mais tout le parti". Avec ce virage vers une droite décomplexée, "l’UMP risque de perdre son rôle de formation politique englobant le centre". Et le Spiegel de citer Piotr Smolar, journaliste au Monde, pour qui "à l’image du Tea Party aux États-Unis, la rhétorique de Jean-François Copé porte en soit le germe de la désunion plutôt que du rassemblement".

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© CAPTURE D'ECRAN SPIEGEL

"Ligne dure" et "discours musclé"

Les déboires de l’UMP et l’élection de son chef intéressent aussi ailleurs qu’en Europe. Le magazine américain Time explique que Jean-François Copé "s’est distingué en faisant des signes appuyés en direction de Marine Le Pen sur les questions d’immigration, de minorités et de l’influence de l’islam dans la société française".

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© CAPTURE D'ECRAN TIME

Le Los Angeles Times décrit de son côté un "partisan d'une ligne dure, au discours musclé", qui a "courtisé l’aile droite du parti en vantant les mérites d’une UMP ‘décomplexée’ et en abordant des thèmes populistes comme ce qu’il appelle le ‘racisme anti-blanc’".

"Grotesque, pitoyable, surréaliste, tragicomique"

A Beyrouth, le quotidien francophone L’Orient-Le Jour publie un éditorial au ton définitif, dans lequel Christian Merville qualifie l’élection à l’UMP de "grotesque, pitoyable, surréaliste, tragicomique". "On a vu s’organiser une sorte de suicide collectif autour de Jean-François Copé et de François Fillon", analyse-t-il, notant, à l’unisson de ses confrères français, que le vainqueur de ce scrutin n’est autre que Nicolas Sarkozy.

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