57 journalistes tués en 2010

© Montage Maxppp
  • Copié
avec AFP
Moins de journalistes morts, plus d'enlèvements. Voici le bilan dressé par RSF pour l'année 2010.

Les chiffres sont en baisse selon le bilan publié jeudi par Reporters sans frontières (RSF). En 2010, 57 journalistes sont morts contre 76 en 2009. En revanche, le nombre d’enlèvements est en sérieuse hausse.

 

"Une surprise" pour RSF

 

"C'est la surprise", commente Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF). "Il y a eu moins de journalistes tués en zone de guerre que lors des années précédentes", a-t-il précisé à l’AFP. Et de conclure : "on a le sentiment que, de plus en plus, les assassins de journalistes ne sont pas à chercher en zone de guerre mais dans des pays victimes de milices et de mafias".

 

Les journalistes tués sont avant tout victimes de criminels et de trafiquants, constate l'organisation de défense de la presse. Un autre paramètre très révélateur, celui des pays les plus violents à l’égard des journalistes. Selon RSF, il s’agit du Pakistan, de l'Irak et du Mexique au cours de la dernière décennie.

 

Les enlèvements en hausse

 

Pas moins de 51 journalistes ont été enlevés en 2010, contre 33 l'année précédente. On pense bien évidemment aux deux journalistes de France 3, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, enlevés en Afghanistan l’an passé. Leur capture est la plus longue de l'histoire du journalisme français depuis la fin des années 80, note l'ONG.

 

Depuis la guerre en Irak, les prises d'otages "avec demandes de rançon ou revendications politiques ont repris et ne cessent de croître", a précisé Jean-François Julliard, le responsable de RSF. Le phénomène touche aujourd'hui tous les continents, notamment l'Afrique où la pratique devient un véritable moyen de pression.

 

Et sur Internet ?

 

Les chiffres sont assez noirs quand on regarde les journalistes ou blogueurs du net. 152 d’entre eux ont été arrêtés en 2010, 52 ont été agressés et 62 pays sont touchés par la censure du net.

 

Et ce phénomène n’est pas près de s’inverser. Si on en croit RSF, "il y aura plus de blogueurs en prison que de journalistes dits traditionnels d’ici un an ou deux".