Un faux avocat démasqué à Béziers

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Jean-Luc Boujon avec GM
L'avocat n'avait pas de diplôme et a piégé plusieurs clients, mais aussi certains avocats qui l'ont pris pour un confrère.

C'est une demande des plus banales de la part d'un confrère qui a permis de démasquer un faux avocat. Pour pouvoir lui communiquer des documents relatifs à une affaire en cours, le conseil de la partie adverse lui avait demandé son barreau de rattachement. L'avocat a alors répondu être rattaché au barreau de Genève, mais également à celui de Béziers. Un double rattachement qui a semblé étrange au parquet de Bourgoin-Jallieu qui s'est lancé dans des vérifications.

"Il donnait le change". Les recherches du parquet ont permis de démasquer le faux avocat, inconnu de l'Ordre et sans diplôme. Pourtant, l'homme donnait parfaitement le change. "Il avait le discours d'un avocat, la prestance d'un avocat, une parfaite connaissance des affaires qu'il devait plaider. Et il abordait ses affaires sous l'angle d'un avocat, pas comme un justiciable normal", explique le bâtonnier du barreau de Bourgoin-Jallieu, Me Laurent Maguet, "Il avait également une robe avec un certain nombre de décorations. Il donnait le change. Certains confrères ont apparemment cru avoir un véritable avocat en face d'eux", poursuit-il.

De précédentes condamnations. Plusieurs clients se sont également fait piéger par cet avocat qui n'avait pas hésité à mettre une plaque sur la façade d'un immeuble de Béziers. Celui qui se présentait aussi parfois comme le défenseur d'Amnesty International ne semble pour autant avoir sévi que dans trois affaires mineures. Après son arrestation, les enquêteurs ont découvert qu'il avait déjà été mis en cause dans d'autres affaires d'escroquerie, de faux et de banqueroute. Il a été mis en examen pour exercice illégal de la profession d'avocat.