Rennes : la polémique monte après une intervention musclée des policiers

© Capture d'écran des images tournées par France 3 Bretagne
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et AFP , modifié à
Depuis leurs fourgons, les forces de l'ordre ont aspergé les manifestants de gaz lacrymogène avant de descendre les frapper. Des journalistes ont aussi été molestés. 
VIDÉO

Tendue depuis plusieurs semaines, la situation à Rennes a encore franchi un cap, jeudi après-midi, en marge des manifestations contre la loi Travail. Une charge policière musclée, aux abords de la rocade de la ville, a déclenché une vive polémique. Côté manifestants, au moins cinq d'entre eux ont été pris en charge aux urgences pour des coups de matraque, selon les informations obtenues auprès des étudiants opposés à la loi travail.

Une charge surprenante. Aux alentours de 15 heures, alors que des manifestants se déplaçaient pour rejoindre la rocade, ils ont été chargés par des policiers à bord de leurs fourgons. Les forces de l'ordre ont ouvert les vitres pour vaporiser au passage de grandes quantités de gaz lacrymogène et de bombe au poivre sur les manifestants. Une charge rapide et surprenante. "Les véhicules de police ont alors serrés les journalistes et les manifestants sur le bas-côté de la route", a raconté le cameraman de France 3 Bretagne Bruno Van Wassenhove, présent sur les lieux.


violences policières

Des journalistes frappés. Sur cette vidéo, on constate également que des journalistes, pourtant bien identifiables avec leur casque "Presse", ont été entravés dans la pratique de leur métier. Et même molestés pour certains. Ainsi, le cameraman de France 3, Bruno Van Wassenhove, a essuyé "un coup de matraque", tandis qu'une autre journaliste "qui filmait, s'est vu attrapée vigoureusement et éjectée".


Rennes : des journalistes agressés

Sur une autre vidéo filmée le 31 mai, largement diffusée sur les réseaux sociaux, on voit un jeune photographe contraint d'effacer ses photos. Les policiers l'auraient menacé de détruire son appareil photo s'il ne s'exécutait pas.

"Les relations se sont tendues ces derniers temps entre forces de l’ordre et journalistes, a indiqué un photographe indépendant à Libération. On a pourtant eu des réunions avec le préfet à ce sujet, mais cela n’a rien changé au problème", a-t-il développé. Lui aussi a été frappé.

Le préfet "déplore" mais ne condamne pas. Après ces heurts, le préfet d'Ile-et-Vilaine a donné une conférence de presse. "S’il y a eu des violences, je les déplore, je les regrette, naturellement", a-t-il assuré, ajoutant qu'"une enquête administrative" pourrait être mise en oeuvre si les violences sont avérées. Mais il a surtout souligné les "conditions extrêmement difficiles" des interventions des forces de l’ordre depuis quelques temps. "Il y avait 20 fonctionnaires de police mais 300 manifestants particulièrement déterminés en face d'eux", a-t-il affirmé.  

Jeudi soir, à l'issue de cette conférence de presse, le Club de la presse de Bretagne a annoncé qu'il saissait le Défenseur des droits, Jacques Toubon, dénonçant "une escalade insupportable". La maire PS de Rennes, Nathalie Appéré a quant à elle tweeté : "Aucune violence n'est acceptable".