Procès Bonnemaison : la défense face aux familles de victimes

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Noémie Schulz et M.-A.B.
Une première famille partie civile est auditionnée vendredi dans le procès en appel de l'ex-médecin jugé pour "l'empoisonnement" de sept patients en fin de vie.

C'est une journée cruciale pour la défense dans le procès Bonnemaison. Les avocats du docteur, jugé depuis une semaine par la Cour d'assises d'appel pour sept cas "d'empoisonnement" sur des patients en fin de vie, doivent être confrontés vendredi au premier témoignage d'une famille de victime. Depuis lundi, les soutiens de l'ancien médecin s'étaient succédés à la barre

"Empoisonné" en l'absence son fils. Ces familles n'ont aujourd'hui qu'un seul mot à la bouche : pourquoi ? Pourquoi le docteur Bonnemaison n'a-t-il pas discuté avec les proches de ses patients de sa volonté de soulager leur père pour les uns, leur mère pour les autres ? Pourquoi a-t-il attendu qu'ils s'absentent pour faire l'ultime piqûre ? Et surtout, Pourquoi ont-ils été privés de ces derniers moments avec leur parent ?

Le père d'Yves Geffroy, partie civile dans ce procès, avait été hospitalisé après un AVC, en février 2011, dans le service de Nicolas Bonnemaison. Le patient est mort quelques minutes après avoir reçu une injection d'Hypnovel, un puissant sédatif. Son fils n'était pas à ses côtés pour lui tenir la main. Il était parti se chercher un café.

Entendu sur europe1 :
 On s'est absentés une demi-heure, il a fait deux injections 

"Il a attendu que l'on tourne les talons pour entrer dans la chambre. On s'est absentés une demi-heure et il a eu le temps de faire des injections. Une demi-heure plus tard, il ne vivait plus", raconte Yves Geffroy au micro d'Europe 1.

Entendu sur europe1 :
 On m'a privé de mes droits 

"On m'a privé de mes droits. J'attends que le docteur Bonnemaison reconnaisse certains faits et qu'il y ait une condamnation de principe", assure-t-il. L'homme n'a pas compris que l'on puisse acquitter le docteur en première instance. "Quand on me dit, 'je sais j'ai fauté', il faut qu'il y ait une sentence derrière", estime Yves Geffroy, qui ne demande pas cependant que l'on envoie l'accusé en prison. Tout comme la  famille Iramuno, la seconde partie civile. Ils ne demandent pas non plus de dommages et intérêts.

Leur seul espoir est de voir le docteur Bonnemaison condamné à du sursis pour avoir pris seul la décision de raccourcir la vie.