Loi sur le voile intégral : 1.500 amendes en cinq ans, forte baisse en 2015

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avec AFP , modifié à
Depuis 2011, 1.500 verbalisations ont été établies à l'encontre de femmes portant le voile intégral en France, dont 223 en 2015.

Depuis l'entrée en vigueur de la loi interdisant le port du voile intégral il y a cinq ans, un peu plus de 1.500 verbalisations ont été établies par les forces de l'ordre, a-t-on appris vendredi auprès du ministère de l'Intérieur.

223 amendes en 2015. Si le nombre de verbalisations apparaît constant jusqu'en 2014, les amendes dressées ont fortement chuté en 2015 (-44%), d'après les chiffres du ministère. Au total, depuis cinq ans, 1.569 amendes ont été établies, soit 234 en 2011 - année incomplète - puis 332 en 2012, 383 en 2013, 397 en 2014 et seulement 223 en 2015.

Des régions plus touchées que d'autres. Quatre régions concentrent 75% des amendes, détaille le site Metronews : il s'agit des anciennes limites administratives des régions Ile-de-France, Nord-Pas-de-Calais, Provence-Alpes-Côte-d'Azur et Rhône-Alpes. La loi "interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public" a été promulguée le 11 octobre 2010 par Nicolas Sarkozy, alors président de la République. Elle est entrée en vigueur six mois plus tard, le 11 avril 2011. Cette loi punit d'une amende pouvant aller jusqu'à 150 euros le port du niqab (qui ne montre que les yeux) ou de la burqa (qui les cache derrière un tissu à mailles).

Un seul homme pour régler toutes les amendes. Cependant, les femmes verbalisées paient rarement leurs amendes elles-mêmes, puisqu'un homme d'affaires algérien, adepte des coups médiatiques, Rachid Nekkaz, s'est donné pour mission d'en régler l'essentiel. Ce promoteur immobilier, qui affirme mener ce combat au nom du "respect des libertés fondamentales" alors qu'il se dit hostile au port du niqab, a réglé vendredi sa 1.089e amende, a-t-il indiqué. Selon l'activiste, ces verbalisations concernent 687 femmes - la plupart sont récidivistes - aux deux tiers "Françaises converties". "Tant que la loi n'est pas modifiée, je continuerai à payer ces amendes", a-t-il affirmé, regrettant l'absence d'un "débat sur les raisons profondes qui poussent ces femmes à porter le niqab".