Les gendarmes escrocs se déguisaient en avocats

Parmi les quatre personnes mises en examen figurent deux escrocs présumés et deux gendarmes.
Parmi les quatre personnes mises en examen figurent deux escrocs présumés et deux gendarmes. © AFP
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avec AFP , modifié à
Un juge d'instruction a mis en examen quatre hommes dont deux gendarmes soupçonnés d'avoir participé à une escroquerie via de fausses ventes judiciaires.

C'est une histoire de gendarmes et de voleurs. Et vice versa. Quatre hommes soupçonnés d'avoir participé à une escroquerie via de fausses ventes judiciaires, ont été mis en examen jeudi par un juge d'instruction à Paris. A l'origine de l'affaire, deux hommes avaient porté plainte en affirmant qu'un escroc leur avait fait miroiter de belles affaires immobilières sur des biens saisis par la justice, à condition de lui remettre une partie de la transaction en liquide. Selon la plainte déposée fin avril 2015, des rendez-vous auraient été organisés aux palais de justice de Paris et de Bobigny entre l'intermédiaire accusé d'être un escroc, des vendeurs et des hommes présentés comme des avocats.

300.000 euros. Dans la plainte, l'une des deux victimes présumées dit avoir investi plus de 300.000 euros dans une transaction et avoir versé 10% en espèces à l'intermédiaire. Mais les ventes n'auraient pas eu lieu et les sommes versées ont disparu, affirment les deux plaignants, qui situent les faits en 2012 et 2013. Ils disent aussi avoir découvert par la suite que des gendarmes jouaient le rôle d'avocats lors des rendez-vous.

Usurpation de titre. Parmi les quatre personnes mises en examen figurent deux escrocs présumés, mis en examen pour abus de confiance et faux en écriture, et deux gendarmes, à l'époque en poste à la section de recherches (SR) de Paris. Ils ont été mis en examen pour complicité d'abus de confiance, complicité de faux en écriture publique et usage et usurpation de titre, en l'occurrence la fonction d'avocat.

Placés sous contrôle judiciaire. Le parquet a requis le placement en détention provisoire des quatre hommes, mais seul l'un des deux escrocs présumé a été écroué et les deux gendarmes ont été placés sous contrôle judiciaire, a indiqué la source judiciaire.