Lorsque l'on évoque les fournisseurs de faux papiers, on imagine des filières organisées qui s'adressent aux clandestins, bien loin de l'homme que vient d'arrêter la police aux frontières. Selon des informations recueillies par Europe 1, ce faussaire de 35 ans, plus proche de "l'auto-entrepreneur", avait pourtant déployé des trésors de précaution pour ne pas être démasqué.
De la publicité sur internet. Le problème est simple : lorsque l'on est un "artisan", il faut se faire connaître pour trouver de nouveaux clients, faute de quoi son activité risque de péricliter rapidement. Dans le cas présent, l'homme n'avait pas hésité à faire sa publicité sur internet ! Dans un clip de cinq minutes, il montrait comment il s’y prenait pour fabriquer une fausse carte d’identité et laissait même, pour les personnes intéressées, une adresse mail de contact.
700 euros pour une carte d'identité. Le faussaire proposait aussi bien des diplômes, que des déclarations d'impôts ou des cartes d'identités. Comme dans une véritable entreprise, les prix étaient bien fixés, de 200 euros pour le baccalauréat à 700 euros pour le kit complet comprenant des fiches de paye, une quittance EDF et une carte d’identité. "C'est un business. Il avait son entreprise, son fond de clientèle qu'il traitait en direct, mais comme il aime bien l'informatique, il a essayé de sécuriser tout son environnement pour ne pas se faire attraper par la police", explique le commissaire Julien Gentile, le patron de l’office de l’immigration irrégulière.
3 à 4.000 euros de revenus par mois. Pour ne pas être identifié, le faussaire, en situation irrégulière, n'allait sur internet que via le réseau TOR qui permet en théorie d'être indétectable. La police a cependant pu le retrouver suite à l'arrestation de l'un de ses clients, en possession de faux papiers de sa fabrication. A force de travail, les enquêteurs ont en effet fini par retrouver le malfaiteur, chez lui dans le Val d’Oise où ils ont saisi plusieurs milliers de faux documents. Au quotidien, ce trafic qui aura duré près de trois ans, a permis à cet "artisan" aux centaines de clients, de s'assurer un train de vie confortable avec 3 à 4.000 euros par mois.