Travail sur des meubles en bois (1280x640) DERRICK CEYRAC / AFP 0:53
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Pierre de Cossette avec C.R.-D. , modifié à
Un antiquaire parisien de renom achetait des meubles contrefaits avant de les revendre à de riches clients. 
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L'affaire est à peine croyable. A deux pas seulement de l'Elysée, rue du Faubourg Saint-Honoré, un antiquaire réputé ne vendait pas de la camelote. Parmi ses fleurons : des commodes des 17ème et 18ème siècles signées par des ébénistes renommés comme Riesener (1734-1806), dont un bureau somptueux qui ornait par exemple le cabinet de Marie-Antoinette au Château de Versailles.

Une fabrication organisée. Seulement voilà, un certain nombre de ces antiquités étaient des contrefaçons. Et l'antiquaire le savait mieux que personne, puisque les enquêteurs en sont convaincus : c'est lui qui les faisait réaliser avec des essences de bois conformes à celles des originaux, des alliages de métaux identiques aux pièces de l'époque et les indispensables estampilles, la griffe de chaque ébéniste, qu'il apposait lui-même.

15 millions d'euros. L'enquête de la Direction centrale de la police judiciaire a commencé il y a deux ans. L'été dernier, des meubles avaient déjà été saisis : des commodes que l'antiquaire, qui tenait sa boutique depuis une cinquantaine d'années, revendait apparemment pour des montants vertigineux. Plusieurs centaines de milliers d'euros chacune. Au total, cette escroquerie est estimée à près de 15 millions d'euros.