Huit pickpockets qui ciblaient la Tour Eiffel et Versailles placés en détention

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Photo d'illustration © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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avec AFP , modifié à
A peine une semaine après le mouvement de protestation contre la recrudescence des vols sur le site de la tour parisienne, huit malfaiteurs roumains ont été arrêtés, mardi. Ils ont été mis en examen et placés en détention, samedi. 

L’esprit bling-bling, ils n’hésitaient pas à poser sur les réseaux sociaux avec leur butin de luxe. Mardi, huit pickpockets roumains soupçonnés d'appartenir "à un clan familial particulièrement actif autour de la Tour Eiffel et du château de Versailles", ont été arrêtés, a-t-on appris jeudi de source policière.

Le ras-le-bol du personnel de la Tour Eiffel. Leur arrestation survient moins d'une semaine après un mouvement de protestation des agents d'accueil de la Tour Eiffel contre la "recrudescence" des pickpockets. La semaine dernière, l'emblématique tour parisienne, qui accueille plus de 7 millions de visiteurs chaque année - dont environ 75% d'étrangers -, avait donc dû être fermée pendant plusieurs heures.

>> Mise à jour : les huit Roumains, soupçonnés d'être des pickpockets visant notamment les touristes visitant la Tour Eiffel et le Château de Versailles, ont été placés en détention après leur mise en examen à Paris, a-t-on appris samedi de source judiciaire. Ils ont été mis en examen pour vols et escroqueries en bande organisée et association de malfaiteurs. 

Grimés en touristes. Âgés de 17 à 47 ans, les huit pickpockets ont été placés en garde à vue, après avoir été interpellés dans deux hôtels situés à Issy-les-Moulineaux et à Meudon, dans les Hauts-de-Seine. Dans leurs chambres, les policiers de la Sûreté territoriale de Paris chargés de l'enquête ont saisi 3.000 euros en liquide, de nombreux vêtements et accessoires de luxe ainsi que des tickets d'entrée et même des audio-guides pour la Tour Eiffel et le château de Versailles.

Le faux selfie, un manège bien rôdé. Car pour tromper leurs cibles, les voleurs n’hésitaient pas à se déguiser en touristes, un stratagème classique des pickpockets. Divisés en équipes de trois ou quatre, ces huit voleurs procédaient de façon particulièrement maligne. Un premier complice détournait l'attention du touriste, soit en le bousculant, soit en mimant un faux selfie à ses côtés, voire en lui bloquant le passage. Pendant ce temps-là, un deuxième, escorté d'un troisième acolyte, dérobait les objets de valeur, remis ensuite à un autre larron.

Capture d'écran Facebook

Des voleurs ayant la bougeotte. La traque de cette équipe de malfaiteurs spécialisés dans les vol à la tire remonte à septembre 2014, lorsqu'une enquête préliminaire débute à la faveur de renseignements transmis par l'ambassade de Roumanie et de l'Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI). "Ce clan familial, très discret et peu connu des services de police, était particulièrement mobile, agissant dans d'autres capitales européennes touristiques et effectuait de nombreux allers-retours vers la Roumanie", a expliqué une source policière.

Grosse frime. Extrêmement efficaces, ces pickpockets, hébergés dans des hôtels des Hauts-de-Seine, menaient un train de vie luxueux, qu'ils exhibaient sur les réseaux sociaux", selon cette même source. Sur Facebook notamment, les voleurs s'affichent fièrement avec de grosses liasses de billets voire dévoilent la décoration, plutôt originale, de leur sapin de Noël recouvert de coupures en liquide... L'analyse de leurs transferts d'argent a montré qu'un voleur pouvait rapatrier en Roumanie jusqu'à 3.000 euros par mois et ce, par voie officielle (Western Union, Moneygram, etc.). 

Un plan d’action pour sécuriser les touristes. Cet été, 26.000 policiers doivent être déployés à Paris sur une dizaine de sites touristiques emblématiques, notamment pour lutter contre les vols à la tire dont sont victimes les touristes. En avril 2013, les personnels du musée du Louvre avaient eux aussi exercé leur droit de retrait au nom de la sécurité des touristes dans la capitale, qui attire près de 30 millions de visiteurs par an.