Gironde : perquisitions administratives dans les milieux de l'ultra-droite

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avec Alain Acco et AFP , modifié à
Des armes ont été saisies et deux personnes arrêtées - un père et son fils - durant ces perquisitions qui ont eu lieu mercredi, dans le cadre de l'état d'urgence.

Des perquisitions administratives "dans les milieux de l'ultra-droite violente" en Gironde ont abouti à l'interpellation de deux personnes et permis la saisie d'armes et de munitions. Un père et son fils ont été arrêtés et placés en garde à vue. Et une trentaine d'armes et plus de 200 kg de "munitions de tous types" ont été saisies. Cette opération intervient dans le cadre de l'état d'urgence.

Une expertise psychiatrique demandée pour le père. Selon les renseignements fournis par la DGSI, les gendarmes de Gironde ont réalisé, depuis mardi, trois perquisitions administratives, à Libourne, Pessac et Belin-Beliet.

D'après les informations d'Europe 1, un père et son fils ont été interpellés. Selon une source proche du dossier, la première perquisition a eu lieu à Belin-Béliet chez "un marginal d'une quarantaine d'années appartenant à la mouvance ultra-droite". Il "n'a pas été déféré devant le parquet parce qu'une expertise psychiatrique a été demandée", a-t-elle ajouté.

Le fils voulait commettre un attentat dans une mosquée. La deuxième perquisition a eu lieu à Libourne "chez son fils, âgé de 26 ans et un peu moins marginal, il était en formation depuis peu. Il sera déféré devant le parquet cet après-midi", selon la même source proche du dossier. Ce jeune homme de 25 ans est fiché par la DGSI comme appartenant à la mouvance de l'ultra-droite violente. Il s'agit d'un ancien militaire, déjà condamné par la justice, pour avoir jeté un cocktail Molotov sur la façade de la mosquée de Libourne, en août 2012. Il n'y avait eu aucun blessé. Mais il s'agissait pour lui d'un test.

Dénoncé par des proches, ce jeune homme a été arrêté un an plus tard, en août 2013, sur la base aérienne de Mont-Verdun. Il projetait de commettre un attentat plus meurtrier, quelques mois plus tard, contre la mosquée des Minguettes, à Vénissieux. Il comptait ouvrir le feu sur les fidèles, à la sortie de la prière, pendant le ramadan, pour susciter des émeutes semblables à celles qui avaient éclaté en 2005 en banlieue parisienne. Pour ces faits, il avait été condamné à trois ans de prison, dont 18 mois ferme. A sa sortie de prison, il avait déclaré que "la prison avait été salutaire", rapportait Le Parisien à l'époque.

Du matériel pour fabriquer des munitions artisanales. Il n'en est visiblement rien. Au total, les enquêteurs ont saisi une trentaine d'armes à feu. La perquisition chez le fils "a donné lieu à la découverte de trois armes longues et de 300 munitions" qui n'étaient "pas autorisées ou déclarées", a indiqué une source proche du dossier.

La perquisition chez le père "a permis la découverte d'un arsenal de 29 armes, dont 13 armes longues et 16 armes de poing, ainsi que de 200 kg de munitions de tous types et notamment du matériel permettant la confection artisanale de munitions à base de sulfate de potassium", a-t-elle détaillé. Une troisième perquisition s'est déroulée à Pessac "chez la compagne du fils, où l'on a retrouvé trois armes", a complété la source proche du dossier.