Gard : un homme jugé pour un crime gratuit, il avait des «envies de meurtre»

Justice
L'homme avait confié ses envies de meurtre à ses parents (Image d'illustration). © DAMIEN MEYER / AFP
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Gwladys Laffitte
Durant trois jours, de lundi à mercredi, la Cour d’Assises du Gard à Nîmes va juger un homme de 26 ans pour le meurtre d’une auto-stoppeuse en juin 2018. Un assassinat commis sans raison, outre le fait qu’il avait toujours eu envie de connaitre la sensation de tuer un être humain. L'individu s'était rendu de lui-même aux autorités.

C’est un procès un peu particulier qui s’ouvre lundi devant la cour d’assises du Gard, à Nîmes. Celui d’un jeune homme de 26 ans, a priori sans histoire, qui a commis un assassinat il y a quatre ans, le 21 juin 2018, dans la région de Sommières (Gard). Il a tué une jeune femme d’une trentaine d’années.

Une auto-stoppeuse tuée

C’est ce qui s’appelle un crime gratuit, sans mobile, sauf celui de savoir ce que cela fait de tuer quelqu’un, tout simplement. Le meurtrier a expliqué comme cela son geste aux gendarmes, "comme pour un plat, il faut le gouter pour savoir si on l’aime".

Ses "envies de meurtres" existaient depuis plusieurs années, il en avait même parlé à ses parents, c’est d’ailleurs pour cela que la juge d’instruction a retenu la préméditation et qu’il est renvoyé devant la Cour d’Assises pour "assassinat".

Sa victime était toute trouvée : une auto-stoppeuse d’une trentaine d’années qu’il emmène jusqu’à sa destination. Il dîne avec elle dans une pizzeria (c’est là qu’il décide de la tuer, "une opportunité rêvée" selon lui), puis ils vont se balader dans un coin reculé, il passe à l’acte.

17 coups de couteau

Ce passionné de couteaux en avait un dans sa voiture, au cas où. Il l’a utilisé 17 fois contre la victime, la touchant au cœur, à la carotide et au visage, "pour que la mort arrive le plus vite possible", dit le jeune homme aux gendarmes.

Une fois son acte accompli, il est rentré chez lui, se laver, se coucher. Il se rend de lui-même aux autorités le surlendemain, "déçu" de n’avoir pas ressenti de plaisir à tuer. C’est son seul regret dans cette histoire. Pour les enquêteurs l’homme a le profil psychologique d’un serial killer : sans empathie ni émotion. De son propre aveu, il aurait pu continuer à tuer s’il avait aimé ça.